Différence

Serah perdit son sourire sadique pour un visage bien plus sérieux qui n'en était que plus effrayant. Elle se rapprocha de Maïa et lui attrapa une mèche de cheveux qu'elle fit glisser entre ses doigts.

Serah: Dit donc, ce n'est pas très gentil de réagir comme ça alors que je te propose mon aide...mais qui te dit que tu a le choix Maïa? Tu m'a vu à l'œuvre, dans ce monde tu tue ou tu meurt, du moment ou tu dégaine...ou tu est prête à te défendre, à ne pas te laisser faire par les autres, il faut te préparer à tuer. Serait tu capable de me tuer?

L'elfe attendis quelques secondes et le manque de réponse de Maïa était exactement ce qu'elle s'attendait à entendre. Elle rit à gorge déployer en retrouvant son affreux sourire.

Serah: Tu aurais dû rester avec le kitsune, tu l'aurait surement moins gêner en restant avec lui.

Elle passa son bras autour du coup de Maïa et s'adressa à elle en chuchotant presque.

Serah: Je ne vais pas tourner autour du pot plus longtemps. Je peut t'aider à retrouver Amarok et même à rentrer chez toi, mais en échange tu va devoir faire quelque chose pour moi.

Maïa: Je t'ai dit que je ne marcherais pas à tes côtés...

Serah: Et qui te dit qu'en refusant de m'obéir tu ne met pas un terme à la vie de ton loup? Kamui est un démon, un monstre, c'est aussi un Fantassin à qui il ne reste plus beaucoup de temps avant de devenir un monstre. Ce sera lui ou Amarok...à toi de choisir.

Maïa, avec un regard hargneux, s'éloigna brutalement de Serah. La pupille dilatée et prête à utiliser le peu d'énergie qu'il lui restait, elle poussa un grondement animal.

- Kamui n'a rien d'un monstre ! Le seul monstre ici, c'est toi !

Son corps frémissait et d'indescriptibles frissons parcoururent son dos.

- Quant à Amarok, ne le sous-estime pas ! Il n'est pas si faible !

Elle jeta un regard autour d'elle, cherchant une échappatoire. Serah n'avait pas l'air d'avoir son griffon avec elle. Mais l'étendue de sable qui s'étendait à perte de vue, la soif, la faim et la douleur qu'elle ressentait n'étaient pas vraiment pour l'aider dans l'instant présent. C'était d'ailleurs certain que Serah aurait l'avantage. Elle était née dans ce monde hostile, après tout.

- Plutôt mourir que de t'aider à tuer mes amis !

Elle fit alors la chose probablement stupide qu'elle s'était jurée de ne pas faire : elle laissa lentement l'angoisse monter en elle et ce fut largement suffisant pour transformer son corps légèrement chétif en celui d'une bête impressionante et dangereuse, un loup au pelage aussi flamboyant que ses cheveux. Au fond d'elle, elle se sentit apaisée : si Amarok n'avait vraiment plus été là, elle se serait transformée en ours. Elle avait la preuve qu'il était en vie, et c'était largement suffisant. Puis, avec un grognement retentissant et un coup de dent dans l'air pour éloigner Serah, elle secoua la tête et fit demi-tour pour commencer une course sans fin dans le désert.

Serah s'appuya sur sa lance, un sourire sadique aux lèvres et regarda Maïa s'enfuir sans l'en empêcher.

Serah: C'est ça retrouve le...et moi je te retrouverais.

Des pas se rapprochèrent d'elle avant de se stopper à quelques mètres. Le fameux jumeau qui l'avait rendu si exciter jusqu'à aujourd'hui se trouver derrière elle l'air sérieux et plus terrifiant qu'elle encore.

Le jumeau: Tu la laisse filer?

Serah: ça n'en sera que meilleur...si tu veux que je t'accorde ma confiance il faudra m'accorder la tienne. Tu aura bientôt se que tu veux. Elle va le rejoindre, c'est obliger.

Maïa détalait dans le désert depuis plusieurs minutes et le paysage se floutait dans ses yeux de loups. Son corps démesurément grand s'écrasa dans le sable quand elle fut totalement à bout de forces, incrustant du sable dans ses poils, la recouvrant de grains dorés. Elle resta allongée sur le flanc, épuisée, la respiration sifflante et avec un regard d'animal sur le point de mourir.

Elle fut bientôt si faible qu'elle fut incapable de garder sa transformation. Nue comme un ver, recroquevillée dans le sable, elle tira de son sac déchiré un vieux jean et le nécessaire pour s'habiller, habituée à ce genre de situation. Elle resta allongée même après être couverte, se faisait toute petite. Les larmes aux yeux, elle se mettait de petites claques brèves et s'ordonnait sèchement de ne pas pleurer.

- Pleurnicharde. Lâche. Egoïste. Naïve.

Elle se traita de tous les noms pour faire passer le temps. Quand sa vue redevint un peu plus nette, elle se redressa avec lenteur, passant ses cheveux remplis de sable sur son épaule pour les secouer. Totalement décoiffée, elle se dressa sur ses jambes frêles et chercha de nouveau à discerner n'importe quoi dans le désert. C'est quand elle entrevit la feuille d'un arbre qui lui semblait vraiment comme une sorte de palmier qu'elle manqua de sauter de joie : elle venait de trouver une oasis.

Elle prit son temps, s'empêchant de courir, sachant qu'elle serait totalement épuisée si elle le faisait. Quand elle arriva quelques minutes plus tard et qu'un reflet luisant de l'eau l'éblouit, elle se sentit revivre. Elle plongea doucement ses mains dans l'eau glacée et poussa un soupir satisfait. Elle avait peut-être bien une chance de rester envie encore quelques jours.

N'ayant pas put faire autrement le kitsune avait continuer sa route sous un soleil de plomb qui n'était pas là pour être agréable. Il marché dans la direction de l'est, se rappelant qu'elle était la direction à suivre pour trouver la gare. Quoi qu'il en soit il rester difficile de discerner le sud, le nord, l'est ou l'ouest dans ce désert. Kamui aurait lâcher sa fierté pour un verre d'eau et un peu de fraicheur, surtout après une nuit à transpirer autant et à devoir combattre contre un poison dérangeant. Son kimono ne tenait plus que par la ceinture, le haut étant baissé pour dégager les épaules de la chaleur. Pas sûr que se soit le meilleur moyen de se protéger de la chaleur mais au moins il se sentait plus à l'aise et personne n'était dans les environs à risquer de le croisé.

Même sa glace ne tiendrais pas dix minutes sous cette chaleur, surtout qu'il n'était pas plus en grande forme que ça. Il s'arrêta à l'ombre d'un rocher, bien qu'on ne puisse pas vraiment parler d'ombre et se laissa tomber en soupirant.

- "Je me suis perdu bêtement, quel con comme si j'avais du temps à perdre."

Il se demandait d'ailleurs pourquoi est ce qu'il prenait le temps de s'assoir. Les bracelets qu'il avait au poignet s'étaient encore abimé, son temps avait encore été écourter. Il n'avait pas vraiment le temps de s'assoir et de réfléchir à sa destination.

Maïa leva brusquement la tête quand le vent porta une odeur familière jusqu'à elle. Elle parut d'abord méfiante et comprit soudainement à qui appartenait ce parfum qu'elle reconnaitrait entre mille. Elle regarda frénétiquement autour d'elle et elle l'aperçut, assis à l'ombre d'un rocher. Elle se frotta les yeux pour s'assurer que c'était bien Kamui. Amarok lui avait pourtant toujours dit que le monde était petit.

Elle hésita un moment. Son cerveau manqua la surchauffe. Dans un sens, elle le gênait et elle le comprenait. Mais, actuellement, elle avait sûrement un moyen de l'aider. Elle avait de l'eau. Elle se tortilla pour essayer de deviner si elle devait l'aider ou non. Mais tout sembla plus clair quand elle se rappela à quel point lui, il l'avait aidée.

Elle s'élança pour le chercher et la distance lui parut bien plus longue à parcourir que ce qu'elle avait imaginé. Malgré tout, elle s'approchait visiblement et elle ne fut bientôt plus qu'à quelques mètres de lui. Tétanisée par une peur de le déranger plus puissante que la peur qu'elle avait ressentie en voyant Serah, elle resta le souffle coupé quelques secondes.

- De l'eau, finit-elle par annoncer. J'ai de l'eau.

Elle hésita à repartir en constatant son manque de réaction. Est-ce qu'au moins il l'avait entendue ?

Elle s'élança de nouveau, attrapa son bras qu'elle glissa sur son épaule et le souleva du sol pour le trainer jusqu'à l'oasis sans se demander s'il voulait vraiment y aller ou non. Il ne semblait pas réellement rechigner et elle le tira jusqu'à l'eau. Elle ne l'avait jamais vu si faible. La chaleur devait l'avoir affaibli, ou quelque chose du genre. Elle tira un morceau de tissu de son sac et l'imbiba d'eau avant de le poser sur la peau brûlante de Kamui. Elle tapota ses joues avec de l'eau fraiche et épongea son corps de sa sueur avec sa serviette de fortune.

- Tu vas bien ? Tu te sens mieux ?

Elle fronça les sourcils, inquiète. Il n'avait pas vraiment l'air d'aller bien. Elle continua de le rafraîchir, passant le tissu trempé sur sa nuque et attendant une quelconque réaction, qu'elle soit positive ou négative. Même s'il la rejetait, au moins, il réagissait. Elle voulait juste qu'il parle.

- Dis quelque chose. Je m'inquiète, là.

Ce n'était pas un danger. Ceci était la seule raison pour laquelle Kamui c'était laisser allez à la fainéantise et avait laisser Maïa l'amener jusqu'à l'oasis. Même son flair n'avait pas senti l'eau, son ouïe n'avait même pas entendu les léger remous de la source, il était réellement trop préoccupé par le temps qu'il lui rester et ne s'en rendait compte que dans ce genre de situation. Finalement, il s'inquiétait peut être un tan soit peu de son propre sort.

Il ne l'avoua pas, mais lorsque Maïa le rafraichit d'eau fraîche il se senti revivre. Se laisser faire n'était pas non plus déplaisant, ne rien dire éviterait de la faire fuir et donc, de la faire arrêter ce qu'elle était occuper de faire. Même si il était encore légèrement énerver de sa disparition au petit matin. Lorsque la jeune femme lui adressa la parole, il ne se décida pas à répondre tout de suite, pas même à la regarder. Jusqu'à sa dernière phrase qui le fit soupirer.

- "Je vais bien, pas la peine de s'inquiéter."

Un silence s'installa tout de même après ses paroles. C'est alors qu'il se rendit compte que, peut être, il n'avait pas l'air très agréable face à quelqu'un qui se faisait du soucis pour lui. Depuis quand personne ne s'était inquiétait pour sa vie? Il plongea ses mains dans l'eau, but plusieurs gorgées et s'arrosa le visage avant de se secouer de ses mains ses cheveux mouiller et de se résigner.

- "Je n'avais même pas remarquer l'oasis."

Il eut un peu de mal à articuler la phrase qui suivait, mais politesse et fierté oblige il n'en eut pas le choix.

- "Je te remercie. Pour avoir fait partir le poison aussi...."

Au risque d'avoir l'air trop gentil il tourna son regard de glace vers elle et fronça les sourcils. Oui cet air lui allez mieux, la gentillesse était une faiblesse après tout. Il l'avait remercier maintenant il devait lui faire oublier ça.

- "Je vais te paraître lourd mais tu n'a toujours pas répondu à ma question: où il est passé le type qui t'accompagner? Et aussi pourquoi tu t'es sauvé avant le lever du jour? Tu ne connais rien de ce monde, tu ne sais même pas quel lieux évité et de quel endroit te rapprocher pour retourner chez toi, tu est idiote au point de te lancer seule dans la gueule du loup? Je ne vais pas te mentir je suis étonné de te voir encore en vie, pourquoi tu fuis quand quelqu'un te tend la main?"

Maïa resta muette un instant, les yeux fixés sur le regard glacial de Kamui. Etrangement, s'il l'avait regardée comme ça quelques jours plus tôt, elle aurait eu peur. Mais le temps passait et elle apprenait ne serait-ce qu'un peu à le connaître, et il lui semblait maintenant qu'il n'avait plus rien de vraiment effrayant.

Plus important, il l'avait remerciée. Elle eut un léger sourire et, accroupie, elle se laissa tomber en arrière pour s'asseoir et ramener ses genoux à elle.

- Je ne fuis pas quand quelqu'un me tend la main. Je fuis parce que je n'ai pas envie que tu te forces à me la tendre.

Elle évita soigneusement toutes les autres questions tout en détournant les yeux. Mais il avait l'air de demander des explications. Elle resta silencieuse quelques secondes, avant de céder au regard perçant qui la scrutait.

- Je ne suis pas courageuse, forte, je ne suis pas autonome et je me sens perdue si je suis toute seule. Je dépends toujours des autres, d'une manière ou d'une autre. Je n'ai pas envie que tu me voies comme un boulet accroché à ta cheville. Je n'ai pas envie de te ralentir, de changer tes projets ou de te gêner, je ne veux pas que tu me détestes parce que je suis faible. Et je ne veux pas que tu te sentes obligé de m'aider parce que je ne sais pas me débrouiller toute seule.

Elle resta le regard figé sur le sable, trop mal à l'aise pour oser relever les yeux. Elle venait de déballer tout ce qu'elle pensait, sans trier ses mots. Elle se fit plus petite et enfonça sa tête dans ses genoux. Elle n'avait pas envie non plus qu'il la trouve pitoyable.

Le kitsune continua de la fixer de son regard glacial quelques secondes encore qui parurent une éternité avant de laisser se dessiner sur ses lèvres un léger rictus et de laisser s'échapper le début d'un rire. Non pas qu'il voulait prouver à Maïa que lui l'homme de glace savait rire, mais qu'elle lui déballe tout ce qu'elle avait sur le cœur et se sente mal à l'aise ensuite prouver bien qu'elle ne craignait pas vraiment les autres, mais plus ce qu'ils pensaient de sa vrai personnalité.

- "Non c'est clair tu n'est pas courageuse, ni forte, ni autonome et encore moins solitaire. Mais tu est honnête avec les autres et avec toi même. C'est largement suffisant."

La jeune femme semblait surprise. Par son sourire ou ses paroles? Reste à savoir. Kamui se releva et frappa l'air avec son haori, de façon à se ventiler et à l'épousseter des grains de sable qui s'étaient coller dessus.

- "Je ne me force jamais à aider qui que se soit. Si tu me gêne je te laisserais derrière sans même me retourner. Alors tan que ça ne t'arrive pas c'est que tu n'est pas le boulet que tu t'imagine être. Je t'ai aider et tu m'a aider on est quitte non? Maintenant..."

Il s'accroupie légèrement devant Maïa, la scrutant à nouveau de son regard glacial.

- "Tout le temps que je ne serais pas où est passé l'autre type et que mon mauvais pressentiment ne sera pas passer je t'ordonne de me suivre jusqu'à la prochaine gare. On va tout les deux au même endroit et bizarrement...j'ai l'impression que si je te laisse seul, le griffon se fera un plaisir de te cueillir."

En parlant du griffon, Kamui pensé bien entendu à l'assassin qu'était Serah.

Maïa resta silencieuse face au courant de mots qui venait de l'attaquer. Elle venait d'apprendre un tas de choses d'un coup. D'abord, Kamui savait sourire et c'était bon à savoir. Mais elle était maintenant trop préoccupée pour s'attarder sur ce sourire aussi rare soit-il. Le discret avertissement qu'il venait de lui lancer à propos de Serah la laissa muette et pétrifiée : quelqu'un lui voulait du mal, ici. Et elle se doutait bien qu'elle ne s'en sortirait pas seulement avec quelques plaies. Si elle était réellement en danger dans ce monde, ce n'était pas pour lui faire peur. Elle y laisserait probablement la vie.

Elle commença alors à douter sur le fait qu'Amarok soit toujours en vie ou non. Elle l'avait cru mais elle n'était plus totalement sûre. Elle n'arrivait cependant pas à imaginer que son ami puisse mourir d'une façon aussi inattendue. Elle tenta de s'auto-rassurer mais ne fit que se recroqueviller davantage sur elle-même. Et si Serah avait déjà tout prévu ? Sa fuite, l'oasis, la rencontre de Kamui ? Et si elle les observait, à cet instant ?

Maïa se releva brusquement et jeta un regard autour d'elle. Elle avisa ses traces de pas dans le sable et maudit le vent de ne pas se lever. Elle renifla quelques secondes, et l'odeur de loup dans l'air fut si forte qu'elle se demanda un instant si ça venait vraiment d'elle. Elle tourna un regard curieux vers Kamui, cette odeur n'était définitivement pas celle de son loup. Elle fronça les sourcils, tenta de distinguer quelque chose à l'horizon, mais quand les poils de sa nuque se hérissèrent, elle attrapa Kamui par le bras et le força à se lever.

- Dépêche-toi, on est trop visibles ici.

Elle tira une bouteille d'eau vide de son sac et la remplit avec l'eau de l'oasis, avant de remettre le kimono de Kamui sur ses épaules.

- Et on ne marche pas à moitié nu dans le désert, à part si tu veux mourir déshydraté.

Elle hissa son sac sur son dos et tira Kamui jusqu'à l'ombre d'un arbre derrière lequel elle se cacha.

- J'ai.. j'ai vu Serah il y a à peine quelques minutes. Elle m'a vue me diriger vers là et elle sait probablement où je vais et ce que je fais. Si on ne part pas maintenant, tu risques d'être blessé. Et moi aussi. Alors on s'en va.

Elle ne lui laissa pas le choix et commença à s'éloigner de l'oasis. Fuir était devenu comme une habitude pour elle. Elle n'avait aucunement l'intention de blesser quelqu'un de nouveau.

Fuir était devenu une habitude pour Maïa mais pas pour Kamui qui la stoppa le temps de quelques minutes en lui attrapant le poignet. Il voyait en Serah la peste incarner et savoir qu'elle était entrer en contact avec la jeune femme n'était pas plus rassurant que ça. De plus se cacher en plein désert était comme si ils cherchaient à s'accroupis à découvert. A part un rocher par si par là, un arbre déshydrater d'un côté et un mont de sable d'un autre, tout était fait pour permettre à n'importe qu'elle charognard de les apercevoir.

- "Tu a vu cette assassin? Qu'est ce qu'elle te voulais? Elle t'a dit quelque chose?"

Il lui poser peut être trop de question d'un coup pour quelqu'un qui au départ ne faisait que très peu entendre le son de sa voie. Mais rien n'indiquer qu'il ne verrais pas débarquer Serah et ses ennuis dans un rien de temps.

- "Tu doit me dire tout ce qu'elle t'a dit, cette femme est bien plus dangereuse que le serpent de la veille.

Maïa resta pétrifiée, bouleversée qu'il l'ait arrêtée dans sa fuite. Elle sembla réfléchir un moment, les sourcils froncés jusqu'à faire quelques plis entre ses deux yeux. D'un air presque confus, elle balbutia :

- Elle a.. elle a parlé de m'offrir de l'aide.. et, de ta durée de vie, aussi. Elle a dit que tu n'avais plus beaucoup de temps.

Maïa releva la tête pour croiser le regard toujours glacial de Kamui.

- Est-ce que c'est vrai ? Tu vas mourir ?

Elle attendit en frissonnant une réponse qu'elle connaissait déjà mais qu'elle redoutait d'entendre. Si Kamui finissait par mourir, elle serait vraiment seule. Elle avait évité de parler d'Amarok et avait omis de lui confier que Serah semblait vraiment au courant de trop de choses à leur sujet pour être une simple passe de leur vie. Mais ça n'avait presque plus d'importance.

Kamui allait mourir, elle le savait. Quand, elle n'en avait aucune idée. Elle avait juste trop peur d'être seule face à ce monde et de perdre le seul ami qu'elle avait pu se faire.

Mais quand elle repensa à son sourire, un peu plus tôt, elle se sentit horrible d'amener ce genre de sujet dans la conversation. Tout en se grattant la nuque d'un air gêné, elle se mit à rire un peu et se retourna.

- Ah, je suis bête de la croire. Bien sur que non, tu ne vas pas mourir. Je suis sûre que tu as survécu à bien pire que ça.

Toujours de dos et le regard habité par une sorte de tristesse dissimulée, elle reprit doucement son chemin pour s'éloigner de l'oasis.

- ..On ferait mieux d'y aller.

Serah avait retrouver son griffon et planais juste au dessus de leur tête assez prêt pour pouvoir entendre leur discussion mais aussi être aperçut à son tour. Le but étant de s'amuser un maximum et de se moquer ouvertement des deux personnes sous elle. Montrer qu'elle était là était une des premières chose qui passez par l'esprit. Comme pour capter leur attention, elle se mit à rire d'abord timidement puis beaucoup plus sadiquement, attirant leur attention et leur faisant lever les yeux vers elle.

Serah: Si, si Maïa! Je t'assure qu'il va mourir! D'une façon ou d'une autre.

Fuir ne servait à rien surtout pas en plein désert Kamui l'avait compris. Elle transporter derrière elle ce jumeau étrange dissimuler sous sa large capuche, lui qui restait si sérieux semblait pourtant porter son regard vers le kitsune. Serah mis sa main devant ses yeux et regarda l'horizon quelques secondes.

Serah: Je vous conseille d'allez vers le sud vous sortirez du désert bien plus facilement. Peut être arriverais vous à sortir avant que les bracelets qui te raccroche à la vie ne cède n'est ce pas Kamui?

Ne pas la voir l'aurait étonné, cependant ce n'était pas la présence de Serah qui le surpris le plus mais celle de l'homme encapuchonné qui se trouvait derrière elle. Les yeux cristallin et aussi perçant que les siens de cet inconnus venait se confronter à son propre regard dans une même expression de haine. Kamui fronça les sourcils, à la fois pour mieux voir et pour montrer sans pouvoir s'en empêcher sa surprise.

Les dernières paroles de Serah lui parvinrent aux oreilles et le fit revenir à la réalité " Peut être arriverais vous à sortir avant que les bracelets qui te raccroche à la vie ne cède n'est ce pas Kamui?". Il baissa la tête en regardant ses poignets et les bracelets effrités qui les ornaient. A son tour il eut un sourire sadique en relevant les yeux vers l'assassin.

- "S'ils venaient à se brisaient maintenant je ne donnerais pas chers de ta peau"

- "Pourquoi? Parce que tu deviendrais le monstre et le mal incarner que tout les Fantassins craignent de devenir? Mais tu ne t'es pas jurer de te donner la mort avant de devenir ce monstre?"

Kamui tressaillit dans son fort intérieur. Serah en savait beaucoup trop. Lorsque les bracelets d'un Fantassin venaient à se briser, ce dernier "mourrait" d'une manière ou d'une autre pour devenir un monstre puissant et sadique. Quel genre de monstre lui même il ne le savait pas. Mais il avait déjà eut l'occasion de se sentir comme un monstre. Le pendentif autour de son coup était là pour sceller ses pouvoirs trop dangereux et lui éviter de se haïr lui même en se comportant comme un démon. Ce sceau, il le devait à sa mère. Alors devenir un monstre à cause des bracelets serait tout aussi horrible que de redevenir le monstre qu'il était sans le sceau. Il l'avait prévu depuis longtemps. Lorsqu'il sentirait que ces dernières secondes arriveraient il se donnerait la mort pour éviter de devenir ce qu'il redoutait le plus. Si Serah savait tout ceci, il le devait surement à l'inconnus derrière elle.

- "Descend de là"

Serah s'étouffa de son rire sadique sous le sérieux du kitsune qui retenait au fond de lui une rage prête à exploser.

- "C'est tellement plus beau de vous voir d'en haut."

Surprenant la plupart des personnes présente, le kitsune pointa du doigt l'inconnus en élevant.

- "C'est à toi que je parle."

L'homme encapuchonné sourit à la manière de Serah et retira son capuchon. Sans aucun doute il était l'identique physique de Kamui. Il posa sa main sur l'épaule de Serah en chuchotant à peine.

- "Laissons les s'inquiéter encore peu et partons."

Maïa écouta avec une attention inattendue la discussion que se déroulait devant ses yeux. Le duvet hérissé sur sa nuque la mis doucement en alerte. Elle respira calmement en ne quittant pas Eika du regard, sûrement préparée à une quelconque attaque de la part des deux tourtereaux sur leur oiseau géant.

C'est quand son souffle se fit plus court qu'elle se dissimula dans le dos de Kamui. Elle plaqua une main sur son visage et pensa à se détendre. Elle n'avait jamais eu le contrôle de son « pouvoir », mais elle était quand même assez expérimentée pour pouvoir se retenir de faire quelque chose d'inutile.

La pupille de son œil se dilata dangereusement. Elle commença à sentir un peu de panique et s'agenouilla sur le sable, les mains dans le visage pour se cacher.

- Ne le fais pas descendre ! Je ne sais pas qui c'est, mais ne le fais pas descendre !

Son corps devait probablement se rappeler de sa transformation un peu plus tôt, et le monstre qui sommeillait en elle voulait certainement revoir la lumière du jour quelques secondes. Maïa serra ses mains dans ses cheveux, la respiration sifflante. Elle s'éloigna de Kamui en se trainant dans le sable et, brusquement, elle sentit une petite douleur ; elle venait de s'enfoncer un caillou dans la main. Une toute petite goutte de sang perla au creux de sa paume, et elle eut à peine le temps de réaliser ce qui se passait que la vision du sang forçait déjà son côté animal à sortir.

Haletant, le loup qu'elle était devenu resta un instant sans bouger. Les lambeaux des vêtements de Maïa glissèrent le long de son poil roux et s'écrasèrent dans le sable. Les poils du dos hérissés, l'animal poussa un gémissement aigu tout en relevant la tête. Il promena son regard pâle sur le paysage et s'arrêta sur Kamui. Puis, soudainement, avec un bond un arrière, il poussa un grognement rauque et gonfla le poitrail. Il secoua la tête, avisant la bête volante au dessus d'eux et montra les dents, frémissant.

Maïa n'avait plus aucun contrôle sur son propre corps. Elle aurait préféré ne montrer ce côté humiliant d'elle-même à personne.

La transformation de Maïa n'était passer inaperçu pour personne, quand bien même les deux jumeaux continuer de se fusiller de leur regard de glace. D'ailleurs, le jeune homme derrière Serah revêtis sa capuche et son sourire en posant ses mains sur celle de l'assassin qui guider le griffon.

- "Allons nous en, j'ai envie de continuer à m'amuser un peu."

Le griffon commença à s'éloigner sans qu'il ne soit possible pour les personnes au sol de le rattraper. Kamui n'était pourtant pas d'avis à les laisser filer et c'est dans un "reviens ici" dur et haïssant qu'un éclat de brume froide "explosa" autour de lui, créant sur le sol chaud du givre qui s'étendit sur plusieurs mètre jusqu'à ce qu'il ne calme sa colère par sa surprise en posant avec rapidité sa main sur le pendentif émeraude qui grésillait autour de son coup. S'énerver n'était pas bon s'il voulait préserver ce sceau et garder enfermer un pouvoir plus grand. Il respira lentement et se chuchota à soit même, calmant le brouillard blanc autour de lui.

- "Doucement...du calme...du con..."

Lorsque le brouillard blanc commença à se dissiper et que son pendentif cessa de crépiter, la vu du loup de Maïa s'offrit à nouveau sous ses yeux. Elle n'était peut être pas si faible que ça finalement. Mais comme lui son pouvoir l'effrayer et faisait d'elle une personne totalement différente de ce qu'elle était. Si il avait sût qu'ils avaient tant de point commun...

Ses yeux croisèrent ceux du loup, deux regard animal s'affrontant sans vraiment le savoir.

- "Tu leur aura donner du spectacle...alors quoi maintenant? Tu va me foncer dessus les crocs dehors? N'oublis pas ce que j'ai dit, je me débarrasse de tout ce qui représente une gêne pour moi et je ne pense pas que tu veuille te retrouver seule ici si?"

Le loup montra les dents, donna un coup de dent dans l'air pour prévenir une prochaine attaque. Les griffes des quatre pattes enfoncées dans le sable, il tourna sur lui-même, les oreilles couchées au maximum, la queue entre les pattes. Puis, il se laissa tomber sur le sable et s'y allongea, le regard toujours fixé sur Kamui, qu'il ne voyait visiblement pas tellement comme une menace.

Les poils hérissés tout le long de son échine, il continuait à pousser de légers grognements lorsque quelque chose se passait autour de lui. Il relevait brusquement la tête et grognait l'insecte qui passait, le vent qui sifflait à son oreille ou le sable qui remontait sur son nez posé sur le sol. Il souffla bruyamment, accablé par la chaleur du désert et de sa fourrure épaisse et brûlante sous les rayons du soleil. Il se releva, gratta dans le sable pour creuser un gros trou, et cherchant un peu de fraicheur, il s'affaissa dans la niche de fortune en poussant un petit soupir apaisé.

Il refixa alors son regard sur Kamui, constatant qu'il l'avait oublié même l'espace d'un instant. Il ferma cependant les yeux après quelques minutes et se roula en boule pour profiter du peu de fraicheur que lui offrait le creux humide.

Le loup et le renard n'était pas forcément des bêtes si différentes l'une de l'autre. Tout deux prédateurs, cousin à peu de chose prêt, le loup se contenter souvent de sa force tandis que le renard était censé se servir de son instinct fourbe et malin. Mais dans le cas présent tandis que Maïa chercher la fraicheur, Kamui ne pensait qu'à passer sa colère sur les deux personnes qui s'étaient envoler il y a quelques minutes. Son calme n'avait pas fait long feu face à son double.

Fermant les yeux, se pinçant l'arrête du nez pour réfléchir, il s'avança vers le loup et sa niche de fortune avant de plonger son regard dans le siens, debout droit et fière, le surplombant plus de son comportement que de sa hauteur.

- "Je croyais que tu l'avait compris non? Je ne veux pas perdre mon temps. Reprend ta forme humaine avant que je ne me décide à partir pour la gare sans toi."

Qui sait aussi si Serah n'allait pas revenir avec son chevalier. Pour Kamui le temps était compter et le danger que représentait l'assassin se rapprocher. Inutile de trainer bêtement dans un désert.

Le loup balaya un instant le sable avec sa queue. Les yeux éclaircis par la lumière aveuglante, il poussa un grognement rauque en levant la tête vers Kamui qui le surplombait. Sa pupille se dilata sous la pression du regard glacial de la personne qu'il considérait maintenant comme une « potentielle menace ». L'animal se redressa, faisant glisser les grains de sable de son poil et gonfla son corps démesurément grand. Les dents dévoilées et le dos hérissé au maximum, il posa un regard critique sur le jeune homme en évaluant les risques.

Un tic agita son oreille droite et il poussa un léger couinement. Il se replia un peu sur lui-même et la masse de poil commença doucement à disparaître, laissant à la place la blancheur d'une peau nue. Maïa resta recroquevillée sur elle-même, le visage dans les genoux, dissimulée par ses cheveux.

- Ne regarde pas. J'ai déjà assez honte comme ça.

Elle tira timidement un bras hors de sa défense parfaite et attrapa son sac aux bretelles cassées un peu plus loin. Elle en tira le nécessaire pour s'habiller et remercia sa prévenance de lui avoir fait prendre plusieurs rechange avant de partir le jour où elle s'était retrouvée dans ce monde étrange. Elle enfila rapidement ses vêtements sans faire trop de bruit et resta silencieuse. Elle se releva, le regard toujours fixé au sol, le teint livide et les lèvres bleues.

La transformation lui avait épuisé bien trop d'énergie. La chaleur n'était pas pour l'aider et elle ne se sentait pas de ralentir Kamui plus qu'elle ne l'avait déjà fait. Ce n'était sûrement pas le moment de lui demander de faire « une petite pause » non plus. Il n'avait pas l'air dans son humeur la plus coopérative.

Elle attrapa son sac au sol, fit un nœud aux bretelles -habituée à réparer ce qu'elle cassait à chaque transformation- et le hissa sur son dos. L'eau pesa lourd sur ses reins mais elle n'osa rien dire. Elle avala sa salive, pinça ses joues pour se donner un peu de couleur et leva ses yeux bordés de cernes noirâtres au loin, évitant le regard -qu'elle savait froid- de son nouveau compagnon de voyage.

- Ne t'occupe pas de moi. Je vais suivre, alors fait juste comme si je n'étais pas là.

Elle eut un léger sourire, comme si elle savait déjà qu'elle n'allait pas réussir à suivre longtemps et qu'elle allait mourir de fatigue ou de soif avant même d'avoir pu atteindre la gare. Elle essuya le sable de ses cils et de sa joue, puis secoua ses cheveux pour les en débarrasser aussi. Le voyage allait être long.

Sa fatigue crever les yeux autant que la mauvaise humeur du kitsune et pourtant Maïa continuer à faire comme si rien n'était visible et s'apprêter à marcher, des kilomètres durant encore, tout en sachant très bien qu'elle n'y parviendrait pas. Petite, frêle, fragile et pourtant, malgré le fait qu'elle connaisse ses faiblesses et son état elle se relever à chaque fois. Kamui avait l'impression de voir en elle une certaine force, peut être pas physique mais surement une force de caractère que Maïa ne se suspecter même pas d'avoir. Le fait qu'elle puisse devenir le loup qui se montrer devant lui, qu'elle est pour compagnon cet homme étrange qui avait disparu depuis un long moment maintenant...tout ceci n'était pas ce qui faisait penser à Kamui qu'elle était d'une certaine façon spéciale. Le fait de ce demander à tout bout de champs pourquoi il s'inquiétait pour elle au point de vouloir la ramener jusqu'à la gare malgré son manque de temps était l'une de ses raisons.

Son sac à dos avait l'air bien plus lourd qu'elle et il semblait que jamais ses pieds ne réussiraient à se sortir de sous le sable. La voir faire des efforts si vain, le fait d'avoir vu un visage familier et cette satané chaleur lui donner cet aire renfrogner et cette impression, qu'au premier regard il pourrait vous sauter à la gorge. Mais cette énergie malsaine qu'il dégager avait une part de bon, une légère fraicheur se dégager de lui de cette manière, même si il n'en ressentait pas les effets.

Kamui arriva derrière Maïa et appuya assez sur le sac à dos pour l'obliger à mettre un genou au sol. Il se posa de dos face à elle et à son tour, mit un genou au sol, lui proposant son dos comme elle lui avait proposer l'eau. Pendant quelques secondes Maïa eut l'air de se demander si il l'inviter à grimper sur son dos. Il évita de la regarder, peut être pour éviter de l'effrayer de son regard même si quelque chose dans sa voie rester froid.

- "Ne me regarde pas avec cet air ahuri...grimpe."

Il tourna légèrement la tête, fixant presque le sol de sable, évitant encore une fois de l'obliger à croiser son regard.

- "Tu va t'épuiser et je vais être obliger de t'attendre. Je ne supporte plus cette chaleur et j'aimerais bien sortir de ce désert au plus vite. Grimpe, on ira bien plus vite."

Il attrapa une de ses mains et la tira un peu, la forçant ainsi (en lui faisant perdre l'équilibre) à venir se coller à son dos plus frais que ce que lui pouvait sentir.

Maïa, épuisée et forcée par Kamui, s'était agenouillée au sol et gardait les yeux fixés sur le sable. Elle le regarda s'installer devant elle et lui présenter son dos d'un air un peu confus. Elle resta quelques secondes sans parler, jusqu'à qu'il ne l'attrape et ne la cale contre son dos étonnement frais.

Elle resta sans bouger un moment, timide et réservée. Elle n'avait pas l'habitude du contact entre sa peau et celle de quelqu'un d'autre. La fraicheur de celle de Kamui la fit un instant frissonner. De froid ou non, elle n'avait pas envie de le savoir. Elle posa son front contre la nuque de Kamui et hésita un instant.

Elle finit par passer ses bras autour de son cou en tremblant, serrée contre son dos. Le visage cramoisi par une gêne certaine, elle se sentit soulevée du sol.

- Juste quelques minutes. Je pourrais marcher, après.

Elle n'avait pas l'intention de se comporter comme une enfant. Elle n'avait pas le poids d'une fillette non plus. Kamui était peut-être fort, mais la trainer pendant plusieurs kilomètres dans le désert relevait de la folie.

Kamui n'avait pas répondu et c'était contenter de soulever le poids sur son dos sans trop de mal et d'effort. La seule chose qui le dérangeais était cette nouvelle chaleur que procurer Maïa sur son dos. Plus vite ils seraient sorti de ce désert plus vite il pourrait respirer un peu de fraicheur. Comme quoi le désert de glace rester le seul désert où il était capable de se promener sans se perdre et sans mourir de chaud.

Il marcha dans la direction qu'il avait choisis pendant près de deux heures avant d'apercevoir enfin au loin, un semblant de ville. Maïa avait certainement dû s'endormir sur son dos pour ne pas demander à en descendre avant ça. Le kitsune eut un soupir de soulagement, il était temps qu'ils retrouvaient leur chemin. D'ailleurs pendant son trajet, il c'était demander à plusieurs reprise si il n'allait pas reposer Maïa au sol et la laisser marcher, finalement il avait éloigner cette idée à chaque fois. Mais cette fois, le moment était venu de se débarrasser du poids qui commencer sérieusement à peser sur ses reins. Il secoua un peu la jeune fille en tournant légèrement la tête.

- "Tu te sens le courage de marcher jusqu'à cette ville?"

Maïa s'était évanouie de fatigue sans s'en rendre compte et c'est seulement quand elle se réveilla qu'elle prit conscience qu'elle pesait sur le dos de Kamui depuis plusieurs heures. Elle s'agrippa à ses épaules pour ne pas tomber et descendit une jambe puis l'autre pour enfin poser pieds à terre.

Toujours léthargique, elle acquiesça pour répondre à la question de Kamui d'un hochement de tête endormi. Elle passa une main sur ses lèvres sèches et leva les yeux vers l'endroit que regardait Kamui et vers lequel ils semblaient se diriger.

Elle avisa le dos de son ami et resta quelques instants les sourcils froncés.

- Désolée. Je ne pensais pas que je perdrais connaissance sur ton dos.

Elle se sentit un moment coupable et tira une gourde d'eau de son sac. Elle la tendit à Kamui et décrispa son visage en un léger sourire.

- Bois. C'est un début pour qu'on soit quittes. Si tu as besoin de quelque chose, demande-moi, je te dois bien ça.

Elle le força presque à prendre l'eau et réveilla sa cheville blessée et endormie en la secouant. Quelques fourmillements la prirent, qu'elle ignora. Elle glissa le bras de Kamui sur ses épaules et commença à avancer vers la ville.

- A toi de te reposer un peu sur moi, maintenant.

Elle sourit de plus belle et frotta son œil droit d'une main. La ville semblait proche et lointaine à la fois. Elle n'avait aucune idée de combien de temps ils mettraient pour y arriver.

- "C'est derrière cette ville que se trouve la gare, lorsqu'on y sera arrivé tu pourra te dire que tu sera bientôt de retour chez toi."

Cette phrase fut parcourus d'un long silence pendant longtemps après qu'elle n'est était prononcer. Quoi qu'il arrive, le kitsune allez bien réussir à se débrouiller pour la faire monter dans un train. En espérant que Serah et le perturbateur ne se mettent en travers de leur chemin une nouvelle fois. Il était quand même étrange qu'ils aient rebroussé chemin aussi facilement sans leur causer plus d'ennuis. Le temps passa à nouveau, une heure peut être plus avant que la ville ne leur paraissent vraiment à porter de main. Kamui n'aimait pas les lieux trop peuplés mais là se serait un soulagement de quitter enfin cette chaleur qui cela dit, s'étouffer doucement au fur et à mesure qu'ils se rapprochaient de la civilisation.

Seulement, une bref douleur le força à s'arrêter. Venant de son poignet, parcourant tout son bras jusqu'à sa poitrine, Kamui ressenti comme une chaleur brulante lui arracher l'intérieur de la chair, comme si des centaines de lames l'avaient poignarder tout en même temps. Tout ceci suivi d'un bruit de métal et de fer désagréable qui le fit mettre un genou au sol.

Son regard perçant s'arrêta sur son poignet gauche où le premier bracelet venait de céder. C'était bien la première fois que ces bracelets lui faisaient ressentir le moindre mal. Le deuxième toujours présent rester dans un état délabrer et précaire. Lui temps se moquer encore de lui. Qui sait combien de temps il lui rester avant que le second ne se brise pour de bon. Il leva le regard vers l'air inquiet de Maïa et se releva légèrement chancelant presque aussitôt. Essuyant d'un revers de main la sueur sur son front, prêt à se remettre en route.

Il n'aurait peut être pas le temps de se rendre jusqu'à TerraNova, mais il pouvait au moins tenir jusqu'à ce que Maïa soit dans le train.

Maïa fut prise d'un soudain état de panique intense. Le bras sur son épaule était brusquement devenu brûlant et tous les muscles s'étaient crispés contre sa nuque. Quand Kamui se releva, elle le força à se rasseoir et s'accroupit devant lui.

Elle s'empara de son bras et regarda son poignet en tremblant, avant de chercher dans le sable les restes de bracelet cassé. Elle posa sa main sur son front pour réfléchir et tira un morceau de tissu déchiré de son sac pour éponger la sueur de Kamui. Elle avisa son regard toujours aussi glacial, mais quelque chose semblait différent. Peut-être était-il habité par une sorte d'inquiétude, ou de la douleur, elle ne pouvait pas vraiment dire en étant certaine.

Elle se retourna et avisa le gigantesque train visible depuis l'endroit où ils étaient. Elle n'avait qu'à traverser la ville, grimper dans l'un d'eux et retourner à TerraNova où elle reverrait certainement Amarok. Son regard oscilla entre la gare qui lui sauverait probablement la vie, et Kamui qui lui avait déjà beaucoup sauvée.

- Non, non. Hors de question que je parte si tu es dans cet état-là.

Elle regarda l'autre bracelet et avisa son état déplorable. Ses sourcils se plissèrent furieusement au dessus de ses yeux.

- Ah.. qu'est-ce que je dois faire ?

Elle ignora Kamui qui ne semblait pas vraiment d'accord avec ce qu'elle faisait. Elle se tourna, récupéra la veste qu'Amarok lui avait laissée et la déposa sur la tête du jeune homme pour le cacher du soleil. Elle porta son index à sa bouche pour se mordiller et montra plusieurs signes de nervosité évidente.

- Euh.. un docteur. C'est ça, un docteur. Bouge pas, d'accord ? Bouge pas, je.. je vais chercher un docteur.

A vrai dire, elle ne se sentait pas bien non plus. Elle se sentait comme si une pince de fer serrait ses poumons et l'empêchait de respirer correctement. Elle marmonna quelques secondes des mots pour elle-même, choquée et apeurée à la fois. Dans un état de panique un peu étonnant, elle plaqua ses mains sur son visage, respira à fond et se dressa sur ses jambes faibles. Elle mit ça sur le compte de la panique et fit volte-face pour aller chercher de l'aide.