Amarok s'était installé depuis un bon bout de temps sur le balcon de l'appartement de Maïa, et le vent avait porté à ses oreilles des bribes de la conversation de Suraya et d'Akuma qu'il faisait tout pour ne pas entendre. Il avisa sa protégée à l'intérieur d'un œil à la fois chaleureux et inquiet. Elle ne semblait pas vraiment rassurée en sa présence et ça commençait à l'angoisser sérieusement.
Il tiqua quand il entendit Suraya parler de la faute qu'il avait rejetée sur Sura. Certes, il s'était emporté, mais Sura n'y était pas pour rien dans cette histoire. Elle avait aussi sa part de responsabilités, et même s'il avait été un peu loin, il espérait qu'elle retiendrait la leçon.
Il sortit sa main tremblante de son pantalon et sentit la brise chatouiller son dos dénudé avec un frisson. Il avisa ses doigts bleuis et serra le poing, constatant avec terreur qu'il n'avait presque plus la force de le serrer complètement.
Il poussa un long soupir et laissa sa tête tomber en arrière, faisant ressortir sa pomme d'Adam. Il s'épuisait bien trop vite. Le stade d'imprégnation qu'il avait vécu et l'achèvement complet de cette « malédiction » avec une inconnue l'avait totalement éreinté. Il cambra son dos et décrispa ses épaules, les coudes appuyés sur la rambarde de fer qui l'empêchait de tomber dans le vide. Maïa ouvrit la baie vitré en arrivant d'un pas léger, pour ne pas blesser encore plus ses pieds.
- Je croyais t'avoir dit de ne pas bouger.. tu te rebelles ?
Elle lui répondit avec un léger sourire et enleva les quelques mèches de cheveux que le vent avait poussé sur son visage.
- Rentre. Tu me donnes froid, à moitié nu dehors. Allez, viens.
Il finit par acquiescer après quelques secondes de réflexion et rentra. En fermant la fenêtre, il jeta un regard au toit de l'immeuble d'en face et tira brusquement les rideaux.