Le mariage de Akuma

Maïa resta un instant de marbre, le sourcil cependant levé. Chayton l'avait complètement transformée, ou quelque chose n'allait vraiment pas avec cette atmosphère ?

- Je sens l'ours ? C'est un moyen subtil de me dire que je pue ? Dis-le correctement la prochaine fois, ça m'évitera de réfléchir.

Elle se tourna vers Gabriel et afficha un air encore plus méprisant.

- Quant à toi, j'imagine que t'as compris où je voulais en venir. (Elle fit demi-tour, l'air énervé.) Et je m'énerve pas, pour ta gouverne !

Elle commença à partir tête baissée quand un bras puissant l'arrêta dans sa course. Elle se cogna le nez contre le biceps qui l'avait stoppée. Quand elle sentit l'odeur du vêtement de la personne, elle n'eut pas besoin de la voir pour comprendre qui c'était.

Chayton jeta un regard confus à Yuki et Gabriel. Il n'avait pas vraiment une mémoire d'éléphant et ne se rappelait pas tellement d'eux. Il avait pas mal changé lui aussi, mais il affichait toujours un air méprisant, de vieux tatouages indiens et une peau basanée.

- Quelle horrible façon de parler aux gens, Maïa.

Sa lèvre inférieure s'était doucement mis à trembler et elle s'était agrippée à son bras pendant qu'il parlait. Il passa sa main derrière sa tête et caressa ses cheveux tout en l'amenant contre lui.

- Excusez-la. C'est pas sa faute, son instinct de prédateur qui prend largement le dessus. On est tous comme ça, y'a pas de quoi faire cette tête de déterré.

Sur ces mots, il rit en se rappelant la tête de Yuki quand elle avait vu Maïa menacer Gabriel. Un air presque étonné mais plutôt curieux.

- Vous nous excusez ? J'ai un ours à éduquer.

Il tourna les talons, entrainant Maïa de force avec lui, et sur le chemin, il marmonna :

- Avant y'avait le loup incontrôlable, et maintenant l'ours dévergondé.. Mais c'est quoi ton problème avec les animaux, Maïa ?

Il se mit à rire un peu pendant que Maïa reniflait silencieusement sous son bras.

Sous la surprise de Suraya qui s'était tourné vers Gabriel après leur départ, elle vit les lèvres du jeune homme se relver dans un sourire. Elle entendit un marmonnement.

Gabriel: "Elle n'est plus seul alors..."

Suraya soupira. L'ex-empereur se retourna.

Gabriel: "Quoi?"

Suraya: "Non rien, je trouve juste que ta bien changer!"

Gabriel leva un sourcil.

Gabriel: "Tu compte entrer ou partir?"

Quelques mètres plus loin, quand Chayton vit qu'ils n'étaient plus dans le champ de vision de Gabriel et Suraya, il éloigna brusquement Maïa de lui. Celle-ci le regarda un moment, confuse. Elle ne comprenait pas vraiment ce qu'il se passait. Il cessa de la regarder et reprit son air froid et méprisant.

- Eloigne-toi de moi, tu m'écœures.

Maïa resta figée un moment de surprise. Quand elle comprit enfin ce qu'il voulait dire, les larmes lui montèrent aux yeux, et alors qu'elle crut qu'elle allait pleurer, elle n'en fit rien. Peut-être avait-elle déjà tout versé.

- Et ne t'approche pas de lui, surtout. Il sent la mort. Tu m'entends ?

Maïa ne fit rien et n'osa rien dire non plus. Est-ce qu'il jouait la comédie ? Ou alors il jouait avec elle ?

- Mais.. Il y a deux secondes..

Chayton ne daigna même pas tourner ses yeux vers elle.

- ..ça ? Je t'en devais une. Maintenant on est quittes. Je veux rien avoir à faire avec un monstre.

Maïa crispa ses muscles et sa vue changea lentement. Elle s'affinait. Ses sens aussi.

- Tu veux le voir ?
- Hein.. ?
- Le monstre.. tu veux le voir ?

Chayton recula d'un pas et tourna finalement son regard vers elle. Il vit ses yeux et tressaillit un instant.

- On sait tous les deux qu'un loup sans sa meute ne fait pas le poids contre un ours. Cours. Cours avant que mon instinct ne me hurle de t'arracher la tête.

Et c'est ce qu'il fit. Il s'en alla sans rien dire. Elle comprit enfin ce qui avait retenu ses larmes. La fierté. Maintenant qu'elle était seule, elle pouvait pleurer. Et c'est alors ce qu'elle fit.

Puis, quelques minutes plus tard, un ours brun sauvage était lâché dans la ville. Evadé d'un zoo.. ? Non. Brisé, oui. Et perdu.

Suraya:-Je devrais y aller...

Gabriel:-Tu ne veux pas rester?

Suraya:-On est parti sans prévenir Reiji?

Gabriel:-Reiji? Il est de retour aussi lui?

Suraya:-Oui, et il se souviens de tous.

Mais soudainement, elle senti cette odeur fortement animale.

Suraya regarda derrière elle en s'exclamant: -Tu sent cette odeur?

Gabriel regarda du côté de la rue et grimaca.

Gabriel: "Oui, et elle ne me plait pas du tout!"

Ils se dirigèrent tout les deux en direction du bruits et vit l'ours. Tout les deux le reconnurent rapidement.

Suraya: "Maia!"

L'ours répondit par un grognement. L'ex-empereur soupira. Elle ne lui faisait pas confiance, mais il devait mettre la bague en collier autour de son coup. Il regarda Suraya.

Gabriel: "Aide-moi! Il faut lui mettre la bague!"

Suraya grimaça et pris la bague avec brusqueté:-Tu crois que j'allais attendre pour réagir!

Elle se rua sur l'ours qui tenta de l'attaquer. La jeune femme disparut pour réapparaitre sur son dos. Mais l'animale se débattais et elle ne voulais pas lui faire de mal.

Suraya:-Reste pas sans rien faire! Immobilise la sans la blesser!

Mais Maïa n'avait absolument rien d'agressif. Contrairement au caractère de prédateur qu'elle avait en tant que loup, l'ours était plus apeuré qu'autre chose. Mais elle savait pertinemment qu'apeurée, en n'en était que plus dangereuse encore.

Habituée à la force -probablement retenue- de Yuki, Maïa s'écrasa sur le sol pour l'obliger à la lâcher. Le sentiment qu'elle ressentait, la façon dont elle voyait le monde, dont elle percevait les sons, donc elle touchait le sol.. tout était différent d'un loup. Elle poussa un grognement de détresse, les yeux animés d'une peur certaine.

Mais elle était celle qui contrôlait ses propres mouvements, à l'inverse d'autrefois. Elle était pleinement elle-même, sans qu'aucune force ne contrôle ses faits et gestes. Enfin, aucune force..

La voix d'Amarok résonnait sans cesse dans sa tête, comme un gong bruyant. Il lui demandait de se calmer, de respirer avec lenteur, mais comment l'écouter ? Elle n'arrivait pas à lui faire confiance. Elle n'arrivait pas à ne plus souffrir. Chayton l'avait brutalement rejetée et c'était la seule chose à laquelle elle pouvait penser.

C'est un coup de feu soudain qui la ramena à la réalité. Elle se tourna dans un grognement paniqué, apercevant au loin une horde de chasseurs et de chiens. Dans la rue, comme ça. Mais elle était un ours perdu en ville, c'était presque normal qu'ils soient au courant. En un dérapage rapide, elle détala et s'arrêta quelques mètres plus loin pour tourner dans une ruelle, où elle reprit forme humaine. Elle chercha un vêtement des yeux et resta un moment nue et frigorifiée. Malchance, rien. Elle se recroquevilla au sol en entendant les chasseurs passer en criant derrière elle, fusils chargés. Elle tourna un regard embrumé vers la lumière, éblouie. Est-ce qu'elle était vraiment maudite, ou est-ce qu'elle n'avait jamais une once de chance ?

Elle se le demandait depuis trop longtemps.

Gabriel soupira, voyant Yuki a terre. Il s'approcha pour l'aider a se relever.

Yuki: "Ou est-elle?"

Gabriel: "Aucune idée!"

Yuki inquiète parti en direction du Nord.

Yuki: "Je vais la-bas, va de l'autre côté!"

L'ex-empereur leva les épaules et parti tranquillement. En passant doucement a côté d'une ruelle, il entendit des ronronnement. Il vit des long cheveux roux et la reconnut. Alors qu'il commença a s'approcha elle hurla.

Maia: "N'approche pas!"

Gabriel: "He...vais pas te tuer...je vois de raison pour..."

Maia: "C'est pas ça..."

Gabriel: "Hn?"

Elle marmonna.

Maia: "Je suis nue.."

Le jeune homme eut un petit sourire amusé et enleva sa longue veste noir pour lui lancé.

Gabriel: "Tient! Cela fera l'affaire le temps de rentrer madame?"

Maia l'enfila sans rien dire et se leva.

Maia: "Heureusement qu'elle est grande..."

Le jeune homme ne dit rien, ne bougea pas et attendit qu'elle s'approche d'elle même.

Maïa leva un sourcil devant son manque de réaction.

- Quoi ? Tu crois que parce que je suis une hybride il faut m'approcher comme un animal ? Vas-y, essaie ! Tends-moi la main et demande-moi de venir la sentir ! Ou attire-moi avec de la nourriture, je sais pas.. du miel, tiens ! Les ours aiment le miel après tout !

Elle passa à côté de lui sans le regarder, tout en faisant claquer sa langue.

- ..Crétin.

Elle fit quelques pas dans la rue sous le regard ahuri des passants et constata rapidement que quelques petits graviers vicieux venaient lui piquer les pieds. Elle fit l'air de rien, souhaitant garder un peu de fierté alors qu'elle en avait tant perdu.

Mais il ne lui fallut que quelques secondes de plus pour observer que tout le monde la regardait. Elle resserra la veste sur son corps quand un groupe d'adolescents passa, un peu inquiète. Elle regarda ses vêtements déchirés au sol et se résigna à les récupérer : elle ne pourrait plus rien en faire de toute façon.

Elle ferma les yeux pour se concentrer sur ses autres sens un instant. Elle écouta chaque bruit avec attention, respira doucement l'air avec lenteur. Fière d'elle, elle pointa du doigt la direction où était Yuki et se tourna vers Akuma d'un air indifférent.

- Ta chérie est par là. Bye.

Elle tourna les talons en entreprit de rentrer chez elle.

Gabriel la retint in petit instant.

Maia: "Quoi?"

Gabriel: "Je n'ai jamais penser cela de toi..au contraire! Je pense que tu est une femme forte et qui essaye de ne pas paraitre faible aux yeux des autres mais je pense qu'en vérité tu souffre plus que tu ne veux nous le faire croire. J'ai été un homme cruel, sans pitié et un montre oui, mais 'ai aussi eu des sentiments, de la joie, de la peine pour les autres... je restait humain et je suis encore humain aujourd'hui...le livre ta fait hair de moi et ce que j'ai fait au début aussi mais pense que les gens puissent changer aussi... je ne voulais pas te traiter comme un animal mais ne pas rentrer dans ''ta zone privée'' tu me hais et j'ai l'impression de ne rien pouvoir y faire alors je veux encore te laisse ton humiliter car j'ai l'impression que peut importe ce que je dirais ou ferais ne te fera changer d'avis...pour toi je suis un monstre et point final...mais en ce moment, en pensant comme ça..ne ressemble tu pas ce Chayton qui pense que tu aussi tu est monstrueux ours et qu'il ne veut pas changer d'avis aussi?
Pense ce que tu veux, met toi en colère, mais dit toi que tu n'es pas seule, certes pour toi je ne suis pas un homme de confiance mais Suraya est une femme extraordinaire. Ce qu'elle a fait par le passé n'est pas entièrement sa faute..elle est surtout du au montre que j'ai scellé et a moi qu'elle a aimé et qui en ai profiter.."

Maia: "Ne l'as-tu pas aimé?"

Gabriel: "Ho si...du plus profond de mon cœur.. et si elle avait été a mes côtés jusqu'au bout..la fin aurait surement été différente..."

Sa voix et ces paroles étaient sincère. Il espérait que la jeune femme le croit, sinon, il abaonddonait tout espoir qu'un jour elle puisse croire en Gabriel.

Mais Maïa n'avait pas la force de le croire. Il avait été cruel et sans pitié pendant des années, peut-être même des décennies. En aucune façon il ne pouvait radicalement changer d'un extrême à l'autre. Gabriel resterait Gabriel pour toujours, et ça, elle en était certaine. Un jour ou l'autre, il lui montrerai sa véritable personnalité.

- N'essaie pas de me mettre dans ta poche en me glissant des mots doux à l'oreille. Tu as peut-être changé mais tu sens toujours pareil. Mon odorat est une chose de ce monde que tu ne peux pas tromper. N'essaie pas de me faire croire que tu as un cœur ouvert et compréhensif alors que je suis sûre qu'il est enfermé à double tour dans un coffre en métal.

Elle n'arrivait pas à le croire. Elle n'y arrivait pas. Même si elle y avait mis toute l'envie du monde, il lui manquait des preuves. Elle croyait ce livre, aussi stupide que cela puisse paraître. Elle croyait les mots écrits plus que les paroles de Gabriel. Même si elle avait envie d'y croire, aucun moyen pour l'instant.. c'était au dessus de ses forces.

- Et Chayton n'a rien à voir là-dedans, ne le mêle pas à tout et n'importe quoi. Je le connais et je m'étais préparée à un éventuel rejet en lui disant ce que je suis vraiment. (Les larmes lui montèrent rapidement aux yeux en repensant à la façon dont il l'avait repoussée.) Il n'est pas quelqu'un de mauvais, il a juste.. ses préférences. Et je ne rentre pas dans cette catégorie.

Elle se frotta les yeux en prétextant qu'elle avait une poussière dans l'œil et continua de marcher tout en faisant un signe de main bref.

- Tu me reverras bientôt. J'ai ton manteau à te rendre.

La jeune femme se releva en soupirant et s'époustant les fesses suite à sa chute quelque peu maladroite.

Elle s'avança en disant juste:-Oui, de toute manière, il faudra que l'on reparle de tout cela. Parce que jouer à l'animale sauvage en pleine ville sait pas que sa fait tâche, mais un peu.

Maia lui lança un regard noir que Suraya répondit par un simple sourire.

Maïa avait vu Yuki revenir et elle avait entendu son pic clairement destiné à ce qu'elle l'entende. Elle soupira un instant et se retourna, alors qu'elle n'avait parcouru que quelques mètres. Elle n'avançait pas vite, ses pieds se piquaient sur les cailloux et elle marchait lentement pour ne pas se faire mal.

- Je ne pense pas que je peux entendre ça venant d'une personne qui, il y a longtemps, ne savait pas contrôler sa véritable nature exactement comme moi j'ai du mal. Si tu veux donner des leçons, trouve-toi d'autres sujets, Suraya.

Elle lui sourit amèrement et reprit doucement son chemin en retenant quelques « aïe » indiscrets. Quand elle arriva sur le trottoir lisse, ce fut comme une délivrance pour ses pieds. Elle poussa un soupir de bonheur sous le regard confus d'autres personnes et reprit sa route sans s'en soucier d'avantage.

Elle arriva chez elle et retira le manteau d'Akuma, avant de le poser sur une chaise. Elle partit rapidement sous la douche et y passa plus longtemps que prévu. Quand elle sortit, elle entendit ses voisins au bord du divorce se disputer et se laissa tomber dans le canapé, épuisée. Elle poussa un long soupir, enroulée dans sa serviette humide.

Elle jeta un regard au manteau de Gabriel et leva les yeux au ciel machinalement. Puis, elle se reprit et fixa son regard sur le plafond. Elle était censée lui rendre son manteau, mais comment allait-elle le retrouver ? Est-ce qu'elle pouvait juste le jeter dehors et ne plus jamais s'en occuper ?

Gabriel poussa un très long soupir et haussa les épaules. Elle n'allait pas non plus lui sauter dans les bras après ce qu'il avait dit. tant pis. Il commença a se diriger vers l'apprtement mais Yuki le retint.

Gabriel: "Hn?"

Yuki: "On a besoin de parler tout les deux tu ne crois pas?"

Gabriel: "On ne s'est pas déjà tout dit non?"

Yki: "Rend-moi Akuma..."

Gabriel s'approcha d'elle avec un petit sourire, il lui ébouiffa gentimment les cheveux et la regarda.

Gabriel: "Désolé mais pas tout de suite, ou trouve moi un moyen d'exister et que il existe aussi dans le même corps...ou trouve moi un corps!"

Et il partit.

Suraya soupira. Elle finis par dire à voix basse:-Je vais t'en trouver un de corps...patiente juste un peu.

Finalement, elle reparti pour chez Reiji qui fut surpris de la revoir revenir seul.

Reiji:-Ou est Maia?

Suraya:-Parti on ne sait ou.

Reiji:-Ou la, qu'est ce qui se passe?

Suraya:-Ou est ta "soeur"?

Reiji:-En haut, dans sa chambre, elle fait ces devoirs.

Suraya:-ok...

Reiji:-Alors?

Suraya:-Elle est comme je l'était. Incontrôlable.

Reiji:-Dans ce cas, tu peux l'aider non?

Suraya:-Comment veut-tu que j'aide une gamine, alors que je ne contrôle pas encore mon pouvoir à 100%?

Reiji:-Ton pouvoir a sa propre identité, sait différent.

Suraya:-Justement.

Reiji:-Tu ne veux pas l'aider? Sa ne te ressemble pas.

Suraya:-Si, mais elle ne me laisse pas faire aussi...comment je peux l'aider si elle ne me fait pas confiance? Elle préfère croire ce livre ridicule surement écrit pendant mon règne au coté de Gabriel. Ce ne sont que des inépties à mon sujet. Celle décrite, sait Sura, pas moi.

Reiji:-Dans ce cas, laisse la découvrir Sura et elle comprendra.

Suraya:-Trop risqué, beaucoup trop risqué. Sans compter que je doit trouver un corps à Gabriel pour qu'il rende sa vie à Akuma.

Reiji:-Aucun corps ne supportera sa puissance.

Suraya ne répondit rien, restant silencieuse.

En parlant de puissance à supporter, Maïa s'était sentie mal quelques minutes après sa douche. Elle était prise d'une forte migraine et de bouffées de chaleur. Elle sentait le pouvoir d'Amarok augmenter peu à peu, les sceaux qui retenaient sa force s'affaiblissant largement à chaque seconde. Parfois, elle tremblait, frigorifiée, et la seconde d'après, elle brûlait d'une chaleur étouffante.

Le temps passait lentement et le silence de la pièce était seulement brisé par les battements de son cœur affolé. Les yeux d'abord fermés, elle les rouvrit quand un léger courant d'air envahit la pièce. Amarok était assis à côté d'elle, toujours aussi calme et composé. Ses tatouages rouges disparaissaient à vue d'œil, n'en laissant qu'un seul et unique sur son bras gauche, un symbole étrange. Il posa sa main glacée sur son front brûlant et parut légèrement inquiet.

- Je suis désolé. On dirait que ton corps ne pourra bientôt plus le supporter.

Maïa ouvrit la bouche pour respirer plus facilement, faisant s'élever dans l'air une vapeur blanchâtre.

- Je vais mourir ?

Amarok eut un sourire rassurant et lui assura qu'il ne la laisserait pas mourir.

- Je vais chercher mon corps, et quand je l'aurais trouvé, je laisserai le tien en paix.

Maïa se redressa brusquement, les yeux embués, un air triste au visage.

- Je ne serais plus jamais un loup ?
- ..Non, malheureusement. Ce loup n'est que le pouvoir que j'ai et que tu peux parfois utiliser. Si je quitte ton corps, tu le perdras.

Maïa ravala durement ses larmes. Elle n'avait plus aucune chance de retourner auprès de Chayton, c'était certain.

- Tu dois t'accepter telle que tu es. S'il n'est pas capable d'aimer ta véritable personne, il ne mérite pas d'avoir ton cœur.

Maïa lui sourit faiblement pour le remercier de lui remonter le moral. Il retira quelques mèches de cheveux de son visage et les remit en arrière.

- Je serai toujours là pour toi. Je vais t'aider et je serai ton ange gardien, Maïa. Jusqu'à la fin de tes jours, sur ton lit de mort, je serai à ton chevet.

Elle ne répondit pas, touchée malgré tout. Son sourire s'élargit et une bourrasque de vent tourna dans la pièce.

- Une fois que j'aurais trouvé mon corps, tu ne seras plus malade. Ensuite, je reviendrais, et on pourra discuter de ce que tu veux. Tu as encore beaucoup de choses que tu veux me demander, n'est-ce pas ?

Il n'attendit pas de réponse et disparut soudainement, comme par magie. Habituée, elle resta assise et attendit sans bouger. Le loup qu'elle avait été allait disparaître. Quelque part, elle se sentait malheureuse. Alors qu'elle avait toujours espéré qu'il disparaisse, aujourd'hui, elle voulait qu'il reste. Elle avait vécu toute sa vie avec cet animal et elle ne semblait pas prête à le laisser partir. Alors qu'elle venait juste d'apprendre à lui faire confiance, elle devait le quitter.

Douce ironie.

Gabriel était rentrée tranquillement et s'assit sur le canapé, les jambes croisées. Il soupira et posa sa tête sur sa main dont son coude s'appuya sur l'accoudoir. Il resta ainsi quelques minute,s ainsi, silencieux et avec un regard nostalgique. Il eut un petit vertige et se leva prendre un verre d'eau.

Gabriel: "Je vais bientôt te rendre ton corps Akuma...Désolé...."

La voix résonna en lui.

Akuma: "Pouquoi?"

Gabriel: "J'ai menti, je ne suis pas une réincarnation comme Suraya ou les autres..moi je ne suis...qu'un fantôme avec Finalé..."

Akuma: "Un fantôme?"

Ce fut Finalé qui répondit.

Finalé: "Quand la guerre fut terminer, la plupat de Black Rose avait été détruit et le monde allait disparaître. Mais Mathaël refusait que nous revivions et nous avons été d'accord avec lui. Une autre guerre ne sevait absolument a rien...alors il a sceller ces pouvoirs et j'ai sceller les miens et nous sommes morts tout les deux...mais ce scellement nous empeche du coup de revivre...nous sommes présent là c'est parceque il y a eu un minimum de puissance qui s'est échappé..mais nous sommes en train de disparaitre...Donc encore deux ou trois jours et on te rend ton corps..."

Akuma ne sut rien répondre. Un silence s'installa dans la pièce de l'appartement.

Maïa, très peu habituée à rester trop longtemps dans son appartement, avait fini par s'habiller, s'emmitoufler dans une veste fourrée et une écharpe épaisse, puis avait quitté sa maison les mains enfoncées dans les poches. Elle avait emmené le manteau d'Akuma avec elle, décidée à lui rendre au cas-où Amarok ne retrouvait pas son corps et qu'elle ne puisse plus jamais le lui redonner.

Etourdie par la fièvre, elle était restée quelques secondes, le front collé à la porte de l'appartement où elle l'avait trouvé plus tôt. Elle espérait juste qu'il y était et qu'il n'avait pas entendu qu'elle venait d'arriver. Elle prit son temps pour reprendre son souffle, élevant dans l'air une brume comme en hiver, et elle s'apprêta à toquer quand un voix à l'intérieur attira son ouïe fine.

Elle n'avait évidemment pas entendu Akuma ou Finalé, mais la voix de Gabriel avait bien traversé la porte jusqu'à son oreille. Curieuse, elle se colla au bois et chercha à distinguer ce qu'il disait.

Elle recula alors brusquement de la porte. Elle avait sûrement entendu quelque chose qu'elle n'aurait pas dû. Gabriel, un fantôme ? Un corps sans matière ? Alors qu'il avait été si puissant autrefois ? Elle avait du mal à y croire. Si Amarok pouvait retrouver son corps, pourquoi Gabriel ne le pouvait-il pas ?

Elle s'empêcha de tousser un moment, la main devant la bouche. C'était sûrement mieux comme ça, de toute façon. Un jour ou l'autre, cet esprit maléfique disparaitrait complètement. Elle s'assura que c'était pour le mieux et finit par toquer, avec beaucoup moins de force que la dernière fois.

Elle n'hurla pas et attendit bien sagement derrière la porte, le regard voilé par la fièvre. Elle se tapota les joues pour se ressaisir, ne voulant pas permettre à Gabriel de rire de son état.

Gabriel entendit le bruit et se tourna vers la porte.

Gabriel: "Hn?"

Il se dirigea vers l'entrée et ouvrit. Il vit la jeune femme et son manteau.

Gabriel:" Tu été rapide!"

Maia: "Je prefere m'en débrasser rapidement!"

Le jeune homme soupira et recupéra sa veste.

Gabriel: "Malade?"

La jeune femme ne répondit pas, l'ignorant.

Maia: "Il y a...quelqu'un?"

Gabriel: "Non pourquoi?"

Maia: "Tu parle seul alos? j'ai entendu unevoix.."

Gabriel: "Ha non, je parlais a Akuma!"

Dit-il en se tapotant la tempe.

Gabriel: "Tu entendu ce que j'ai dit?"

Maia: "Non!"

Fit-elle indifférente.

Maïa resta de marbre un instant, les yeux rivés sur Gabriel. Est-ce qu'il la soupçonnait de savoir quelque chose ? Est-ce qu'il se doutait qu'elle était au courant ?

Elle enfonça sa tête dans son écharpe et frissonna, frigorifiée. Elle tourna alors les talons sans rien dire et commença à partir, soulagée de lui avoir rendu son manteau. La fièvre aux joues, elle chercha de la chaleur au fond de ses poches et tourna à la première intersection pour rentrer chez elle.

Elle eut à peine le temps d'entendre un sifflement que quelque chose perça son épaule. Confuse, elle tourna les yeux vers son bras et entrevit une petite fléchette rouge, un peu comme celles utilisées pour endormir les animaux. Elle sentit son épaule s'anesthésier lentement, sa vue se flouta dangereusement et elle vacilla, tremblante. Elle poussa un juron en constatant que ça faisait longtemps qu'elle ne s'était pas fait attaquer. Elle s'agrippa à une brique du mur pour rester debout et vit une silhouette effacée s'approcher doucement.

Elle se sentit soulevée par une force trop forte pour que ce soit une femme. Elle sentit le canon d'un fusil se presser contre sa jambe et le paysage se teinta alors d'un noir profond. Le dernier bruit qu'elle entendit avant de sombrer fut un crissement de pneus désagréable.

Mais ce qu'elle ne savais pas s'était que Suraya avais été témoin de scène. En effet, au finale, elle avais quitter l'appartement de Reiji. Même si sentiment pour lui était encore présent, elle avais besoin de parler à Gabriel, de comprendre ce qui se passais. Mais elle était tomber sur cette scène alors qu'elle se dirigeais chez l'ancien Tyran

Alors que les pneus d'une camionnette crissa cherchant à emmener Maia, la jeune femme se posta devant cette dernière. Son poing s'enfonça dans le capot de la machine, sa main fouilla ses entrailles et en retira le moteur qu'elle lança au loin, sous le regard des hommes. Ces derniers semblaient être des chasseurs.

Quand à Suraya, son regard était dur et froid. Elle approcha ensuite avec lenteur de la portière avant du conducteur qu'elle ouvrit en l'arrachant. Suite à cela, elle brisa les fusils qui étaient près à tirer. Mais elle ne leurs laissa pas le temps.

Les fusils briser, elle se dirigeas directement à l'arrière, pour récupérer Maia. Mais cela ne semblais pas de l'avis d'un des chasseurs qui se rua sur elle. D'un geste souple, net et précis, elle lui assena une puissante baffe qui l'écrasa contre la paroi de la camionnette. Ce dernier laissa une grande couler de sang le long de cette dernière avant d'atteindre le sol. Mort ou vivant, la question n'était pas à l'ordre du jours pour le moment. Elle récupéra Maia qu'elle mis avec délicatesse sur son dos et parti, laissant choquer les chasseurs.

Malheureusement, laisser ces hommes en vie n'était peu-être pas la meilleurs des solutions...

Mais pour Suraya, la question la plus importante était d'emmener Maia en lieu sur. Et le lieu le plus sur et le plus proche actuellement était chez Gabriel.

Elle frappa. Ce dernier ouvrit. Il semblais surpris, mais étonnamment faible.

Gabriel:-Que sait-il passer?

Suraya:-Des chasseurs qui l'ont endormie. On peut entrer? Le temps qu'elle se réveille?

Gabriel ne sut quoi répondre, regardant Maia il soupira. Il se décala pour les laisser passez.

Gabriel: "Entrez.."

Suraya entra et allongea la jeune fille évanouit dans le lit. Gabriel lui donna de quoi la soigner patiellement et il alla préparer du café. Quand Suraya sortit de la chambre, il lui tendit une tasse. Elle la prit avec plaisir.

SUraya: "Merci..."

Gabriel: "Hn..."

Il alla s'assoir sur le canapé, regardant sa tasse. La jeune femme le regardait. Quelque chose clochait. Il semblait...fatigué. Comme si il était a sa limite.

Suraya; "Qu'est ce qui t'arrive?"

Gabriel: "Rien qui ne t'interrese!"

Suraya baissa les yeux en posant la tasse:-Tu es dure de me dire sa.

Gabriel:-C'est sa vérité.

Suraya:-Te moque pas de moi...tu ne dit pas la vérité.

Gabriel:-Bien sur que si.

Suraya se leva et vint s'asseoir à coté de lui le bourrant un peu pour qu'il lui laisse un peu de place:-Raconte moi ce qui t'arrive.

Gabriel-Il ne m'arrive rien.

Suraya posa sa main sur son front, glissant doucement sur sa joue:-Menteur, parle moi.

Gabriel:-Tu me hais et tu as Reiji.

Suraya:-Je ne t'ai jamais hais. Du moins, pas depuis que je me suis rendu compte de mes sentiments pour toi. Je ne te hais pas bien au contraire.

Gabriel:-Akuma est enfermer de ma faute.

Suraya:-Mais il sera libre quand je te trouverai un nouveau corps. Fait moi confiance. Et si ce n'est pas toi qui aura un nouveau corps, sa sera Akuma.

Gabriel:-Akuma?

Suraya:-Tu as un besoin d'un corps puissant, tu as un plus grand besoin à ce niveau que lui. Donc si il est d'accord, il changera et vous vivrez, tout les deux. Enfin les trois, avec Finalé.

Suraya le fixai droit dans les yeux, prète à faire ce qu'elle avais dit, ne pouvant s'empècher d'avoir des sentiment pour lui. Elle était perdu dans ses sentiments mais elle voulais à tout pris aider tout ceux à qui elle tiens.

Gabriel eut un petit rire discret et vint effleurer ces lèvres avec les siennes.

Gabriel: "Tu est trop gentille..."

Suraya: "Pourquoi tu me dis ça?"

Gabriel se leva en prenant les tasses vides. Dos a elle, tête basse, il murmure simplement.

Gabriel: "Tu n'as qu'a ttendre quelques jours et tu retrouvera Akuma..."

Puis il se dirigea vers la cuisine. Suraya ne comprenant pas ces paroles et le suivit.

Suraya:" Qu'est ce que tu veux dire par là?"

Gabriel se retourna et la regarda.

Gabriel: "Ce que je te dis c'est que je vais mourir dans quelques jours.."

Maïa s'était brusquement réveillée. Elle ouvrit les yeux, encore comateuse et le corps engourdi, et elle sentit un doigt posé sur ses lèvres. Elle leva les yeux vers Amarok qui s'était accroupi à ses côtés, un léger sourire aux lèvres. Il porta ensuite son doigt à sa propre bouche pour lui signaler de ne pas faire trop de bruit. Elle regarda autour d'elle un instant, et comprenant à peu près ce qu'il se passait, elle se mit à chuchoter :

- Où je suis ?

Amarok jeta un regard derrière lui pour voir ce qu'il se passait et évita d'écouter ce que Yuki et Gabriel se disaient.

- Je t'expliquerai plus tard. Tu vas mieux ? Tu n'es plus malade ?

Maïa se rendit alors compte que sa fièvre s'était envolée. Elle se redressa brusquement et plaqua ses mains sur les joues d'Amarok, les yeux écarquillés.

- C'est vraiment ton corps ?

Pour seule réponse, Amarok souffla doucement pour lui dire de baisser la voix et il opina en souriant. Elle fut alors heureuse et peinée. Heureuse pour lui, peinée parce que l'animal qui avait toujours été auprès d'elle venait de disparaître.

Mais une odeur qu'elle ne connaissait que trop attira son attention. La même que celle sur la veste que lui avait prêté Gabriel. Elle se pencha un peu pour voir le salon et entrevoir la cuisine, et elle eut un hoquet de surprise.

- Qu'est-ce que je fais là ? J'étais juste..

Elle se rappela ce qui s'était passé et se tut quand Amarok plaqua sa main sur sa bouche.

- Je t'ai dit que je t'expliquerai plus tard. Maintenant, on va rentrer à la maison.

Sur ces mots, il la souleva du lit et la porta sans difficulté. La froideur de sa main dans son dos lui déclencha un frisson.

- Tu es glacé..
- Oui. L'Alaska n'est pas le pays le plus chaud que j'ai visité.
- L'Alaska ?
- C'est là que j'ai trouvé mon corps.
- En Alaska ?

Il retint un rire et acquiesça avec un simple « oui, en Alaska ». Elle se retint de faire une remarque sur la rapidité de son voyage et se cala un peu contre lui.

- Et comment tu comptes me sortir d'ici ?
- C'est simple.

Maïa sentit un léger courant d'air les entourer. Une fraicheur incroyable parcourut son corps, soulevant ses cheveux et ceux de son ami. Elle trembla un instant, jusqu'à ce que tout ne s'arrête.

- Ne fais pas de bruit. Je suis un peu faible, alors ça ne durera pas longtemps. Tu ne dois pas parler, et ne fais pas de mouvement brusque, ou ils nous verront.

Maïa se tut, prête à obéir. Une sorte de sort d'invisibilité ? ..ça semblait impossible, et pourtant. Le cœur battant la chamade, elle se laissa porter en dehors de la chambre et elle serra la veste d'Amarok entre ses doigts.

Il s'arrêta dans le salon pour s'assurer qu'on ne remarquerait pas sa présence. Recroquevillée dans ses bras, Maïa entendit inconsciemment ce qui se disait dans la cuisine.

Gabriel allait mourir. Elle ferma les yeux pour se calmer, se concentra sur sa respiration et ignora tout ce qui l'entourait. Gabriel allait mourir, et alors ? ..ça ne la concernait pas le moins du monde. C'était ce dont elle se persuadait, en tout cas.