Différence

Kamui se rongeait le sang à savoir comment il allez préparer son mauvais coup. Il se détester lui même de faire une tel chose à Maïa. Elle avait déjà était trahi par un ami et il s'apprêtait à faire pareil. Il se consolait en se disant qu'il n'était pas vraiment un ami et qu'il faisait ça pour son bien. Pour lui permettre de vivre. Ici elle risquait sa vie à chaque seconde et serait surement déjà morte si il n'avait pas été là. Lui et beaucoup, beaucoup, beaucoup de chance. Il leva les yeux lorsque la lueur du feu dansant dans la nuit qui commençait à se retirer. Il ne pensa pas une seconde à Maïa, plus à une attaque. La même d'ailleurs que celle des Vestiges. A ce moment il n'avait pas fait le rapprochement et il s'élança sans attendre.

~

Lorsqu'il arriva, il aperçut Maïa et personne d'autre. Le cercle de cendre au sol et son air effrayé lui sautèrent aux yeux immédiatement. Prudent il regarda autour de lui et huma l'air discrètement. Ils étaient seul. Le kitsune décontracta ses muscles et s'avança doucement vers Maïa. Il lui tendait la main sans même s'en rendre compte.

- "Maïa, qu'est ce qu'il y a?"

Elle n'avait pas besoin de lui répondre. Ce regard, il avait compris. Lui même avait déjà vécu la même chose. Il voulait la renvoyer chez elle, la laisser seule avec un pouvoir qu'elle ne contrôler pas et qui de toute évidence l'effrayé. Mais qu'est ce qui lui prenait? D'un autre côté, ce même pouvoir ce calmerait surement une fois qu'elle serait dans un milieux un peu moins hostile et qu'elle n'aurait plus à devoir se protéger sans arrêt. De la même manière qu'il lui avait tendu la main plutôt, il lui attrapa délicatement le poignet et la tira vers lui. Lui posant une main derrière la tête.

Il resta longtemps sans bouger. Non pas que le moment était agréable, mais il s'était surpris lui même. Depuis quand la prenait il dans ses bras de cette manière? Qu'est ce qui lui était passer par la tête? Il devait être vraiment très fatigué ou alors le fait de la trahir lui faisait perdre les pédales. A ce moment précis il se sentait très...con.

Il la repoussa avec précaution et détourna le regard.

- "Si tu essayait déjà de me dire ce qui te fait aussi peur?"

Maïa, toujours distraite, se sentit doucement s'éloigner du corps qui aurait pu être sa source de réconfort si elle n'avait pas l'esprit totalement ailleurs. Elle avisa la distance entre elle et Kamui et se recula légèrement pour l'agrandir. Une distance règlementaire. C'était exactement ce qu'il lui fallait pour qu'elle ne soit plus considérée comme dangereuse.

La sensation de peur qui tordait son estomac était si forte que le cauchemar lui avait semblé réel. Les yeux brillants, le souffle dans son cou, le visage grimaçant. Absolument tout. Elle avisa ses mains couvertes de poussière et constata alors qu'elle grattait le sol noir depuis plusieurs minutes du bout de l'ongle. Elle se découvrait des tics et des manies insoupçonnés jusqu'ici.

Elle releva les yeux vers Kamui, mais malgré sa détermination à rester éloignée de toute personne qu'elle pourrait blesser, elle s'agrippa à son poignet et serra pour s'assurer qu'il était là. Elle ferma les yeux, souffla lentement par le nez pour se calmer, et lâcha enfin prise. Elle se redressa et avisa le monde autour d'elle, le jour qui se levait et la ville détruite et déserte.

Elle évita alors habilement sa question.

- J'imagine que tu as encore des choses à faire ici. Combien d'heures ? Non, combien de jours ?

Kamui ne s'était même pas posé cette question. La seule chose qu'il s'était demander était comment il allait s'y prendre pour trahir Maïa et quelle genre de personne il était pour le faire. Il risquer d'être compliquer de demander à la jeune femme de rentrer même si elle ne le désirait pas. Elle semblait être assez têtue pour refuser ou revenir au premier remords. Il regarda autour de lui, cette ville n'était pas la première à subir ce genre de chose.

- "Je ne sais pas combien de temps mais je n'ai pas l'intention de rester entourer de monde bien longtemps."

Maïa n'avait connus que les horreurs de ce monde, il lui présenterait le plus bel endroit de Paradisia avant d'utiliser ce même endroit pour la ramener chez elle.

- "Repose toi un peu. Je t'emmènerais quelque part cet après midi."

Maïa allez découvrir les plus grandes merveilles de la Cité avant de devoir leur dire adieux.

Maïa resta légèrement septique mais finit par mettre de côté ce sentiment gênant de méfiance. Kamui allait l'emmener quelque part. Elle ne savait pas où, mais n'importe quel endroit lui allait tant qu'elle n'était pas forcée de rester ici, là où l'air lui trouait les poumons.

Elle avait bien évidemment trop confiance en Kamui pour comprendre qu'il allait la forcer à retourner là où elle était bien trop différente des autres pour passer inaperçue. A la Cité des Ruines, elle n'était qu'un monstre : là-haut, elle était un démon. Quelqu'un à renvoyer droit en enfer. Elle en était parfaitement consciente, mais trop aveuglée par ses propres sentiments, elle n'aurait jamais osé croire une seconde que Kamui la poignarderai dans le dos.

Maïa se rassit au sol, nullement épuisée. Ses yeux la brûlaient de fatigue mais le reste de son corps était particulièrement bien éveillé. Son instinct, peut être. Mais quelque chose l'empêchait de se reposer. Quelque chose ou quelqu'un. Elle n'arrêtait pas de penser à l'enfant de son cauchemar et se demanda comment elle en était arrivée à le craindre au point de faire des crises de panique.

Elle enfonça sa tête dans ses bras pour cacher ses yeux de la lumière qui commençait à lentement augmenter dans l'air. Peut-être pouvait-elle au moins fermer les yeux.

La laisser seule n'était peut être pas une bonne idée, surtout du point de vue où elle ne contrôlait pas ce nouveau pouvoir émergeant de sa personne. Peut être devrait il l'aider tout au moins à apprendre à le connaître avant de la laisser seule définitivement. Il lui posa son haori sur les épaules et tourna les talons.

- "Tu n'a qu'a m'appeler si besoin, je ne serais pas loin"

Quand bien même il avait passer une nuit blanche, il n'était pas du tout fatigué. Il serait inutile de faire fuir les habitants, où ils iraient le danger pourrait les suivre. Mais le fait de ne pas savoir comment justement éradiquer ce danger lui mettait les nerfs à vif. Rina lui avait demander de venir et il était venu, seulement en pensant pouvoir enfin agir contre ce danger. Et il se rendait compte qu'il ne pouvait toujours rien y faire. A quoi lui servait un tel pouvoir?

Il marcha le long de la ville, se demandant si il y avait encore quelque chose à faire ou si au contraire il fallait allait donner son aide à la prochaine victime. La foudre ne frapper pas deux fois au même endroit non? Il réfléchirait à ça après avoir régler son problème avec Maïa.

~

Il avait dû finir par s'endormir dans un coin d'ombre après s'y avoir installer pour réfléchir. Midi semblait être déjà passer vu la hauteur du soleil et le sommeil ne l'avait pas aider à voir plus clair.

Il alla retrouver Maïa là où il l'avait laisser, peut être en avait elle profiter pour elle aussi trouver le sommeil. Peut être qu'il la retrouverait aussi pétrifier que quelques heures plutôt. Mais le moment était venu pour lui de tomber les secrets et de la trahir. De retrouver la solitude.

Maïa était restée immobile, n'ayant pas pu amorcer un début de sommeil, l'esprit bien trop éveillé. Parfois, elle ressentait quelques frissons, redressait la tête, s'assurait que personne n'était là. Elle sentait sa main la picoter à chaque bruit suspect, chaque sursaut qu'elle avait, recroquevillée dans ce milieu hostile qu'elle ne connaissait qu'horriblement peu.

De temps en temps, elle voyait une sorte de fourmi passer et la regardait avec attention, concentrant toutes ses pensées sur le minuscule insecte se déplaçant durement sous le poids de son lourd fardeau. En y réfléchissant, elle était comme cette fourmi. Elle avait une chape de plomb sur les épaules, tellement lourde qu'elle avait du mal à avancer. Elle ne pouvait alors s'empêcher de compatir avec le pauvre insecte et détournait son regard pour ne pas trop devenir ridicule.

Elle n'avait aperçu, depuis qu'elle était arrivée dans cet endroit hostile, aucun animal. Sauf peut-être quelques charognards, vautours et autres bêtes tout aussi viles. Elle les voyait souvent tourner au dessus de sa tête, ils semblaient la regarder de leur œil jaune, presque comme s'ils portaient sur elle un jugement final et étaient certains qu'elle allait finir entre leurs serres crochues. Ils paraissaient prêts à s'attaquer à sa carcasse.

Maïa redressa brusquement la tête et poussa un soupir de soulagement en apercevant Kamui, lui permettant ainsi de retourner soudainement au monde réel et de sortir de ses songes. Elle se releva, s'épousseta légèrement, regarda les vautours s'éloigner mais perçut dans leur regard une sorte de lueur qui semblait lui dire : « on se reverra ». Elle frissonna mais baissa finalement les yeux, ça n'était que des oiseaux après tout. De vulgaires volatiles.. ça n'était pas comme s'ils pouvaient vraiment retenir son visage et la menacer, si ?

En arrivant le kitsune avait remarquer le regard levé de Maïa et fit de même pour voir ce qu'elle observait. N'ayant pas vraiment porté attention aux charognards il cessa rapidement de chercher la chose qui attirait son attention et lui tendit la main avec un léger sourire. Un sourire rare et bien trop honnête pour ne pas cacher quelque chose. Il lui avait promis de lui montrer quelque chose et lui demander à ce même moment de la suivre pour l'y emmener.

~

Ils n'avaient même pas marcher une heure. Un peu plus au sud de la ville détruite, ils leur avait fallut passer l'épaisse forêt de sapin trop vert pour être vrai avant d'arriver à une immense pleine baigné par le soleil. La roche haute au dessus de leur tête s'était cristallisé par endroit, créant ce qui pouvait ressembler à des miroirs percher sur le plafond rocheux. Le soleil qui se réfléchissait sur ces cristaux formaient de magnifique couleur coucher sur un sol tapissait de fleur d'une beauté étrange et multicolore. En un rien de temps, ils étaient passer d'une forêt surnaturel à des falaises utopiques. De nombreuses cascades fines rejoignait un lac aussi froid et cristallin que le regard de Kamui. Ce lieu et cet étendue magique s'étendait sur plusieurs kilomètre autour d'eux, comme si jamais il n'en finissait. Il s'agissait d'une des merveilles de la nature de Paradisia que la vie n'avait pas encore détruite. Ici la température n'était ni trop froide ni trop chaude et l'atmosphère dégageait une étrange aura de magie. Avec ce lieu, Kamui mettait Maïa en confiance et lui prouver qu'ici, des merveilles naissaient bel et bien au travers du chaos.

La jeune femme semblait assez surprise par le lieu. Ici les charognards ne pourraient la narguer. Le danger n'arriver pas à se créer une pensée ici. Kamui s'arrêta devant une cascade coupé en deux, l'intérieur ressemblant à une parois de verre cristallin. Le kitsune se tourna vers Maïa l'air plus détendu qu'il ne l'avait jamais été face à elle.

- "Cet endroit est l'un des nombreux sites que c'est crée le monde de Paradisia. La magie entière fait vivre ce genre de lieu. La ville qui a été attaquer en était un, avant que les êtres vivants ni construisent un lieu de vie et ne puisent la magie pour leur propre personne. La Cité à beau être un lieu hostile, il y reste quand même des merveilles."

Les yeux de Maïa semblait briller du même reflets que les cristaux. Peut être ici, retrouvait-elle une certaine sérénité. Kamui effleura la parois cristalline qui se trouvait derrière la cascade éventrer et pris un air plus sérieux.

- "Ta main ne te brûle plus ici?"

Maïa sembla regarder sa main un instant. Kamui en déduisit qu'elle venait de remarquer que son pouvoir c'était calmer. Ici elle devait se sentir en sécurité, tellement émerveiller par la beauté du lieu qu'elle en oublier ses peurs. Kamui sourit doucement et se tourna complétement vers elle.

- "Même si ça ne sera pas facile, tu peut apprendre à gérer ce pouvoir seule. Tu y arrivera, je t'ai dit que je t'avais donner ma confiance. Il est temps d'être franc Maïa..."

Kamui s'arrêta un instant et observa son regard inquiet. Pour la première fois depuis longtemps il avait peur du regard des autres. Peur de ce qu'elle allait penser de lui et dégouter du traitre qu'il était lui même.

- "La ville que tu a vu à feu et à sang n'est rien d'autre qu'une ville détruite par ma faute. Une de plus, un événement qui ne fait que se répété. Si les Fantassins me déteste autant, c'est parce que j'ai causer la mort presque partout où je suis passé. C'est pour ça que je m'isole. J'ai tuer à cause de ce pouvoir que je ne contrôle pas moi même, beaucoup plus de gens que ceux qui ont étaient massacrer dans cette ville. J'ai tuer de sang froid et parfois sans même m'en rendre compte. Le démon qui a détruit cette ville me provoque. Tout le temps que je me raccrocherais à ma fierté et mes idéaux, des gens mourrons. Ce ne sont que des appâts qui meurent par ma faute. Je suis le fils du démon le plus redouté de la Cité, même si tu ne connais rien de l'histoire de ce monde ça te donne déjà des doutes sur ce que je suis. Un jour je céderais à mon pouvoir et deviendrais pire que lui, je sais que si j'essaie de l'arrêter c'est ce qui arrivera et je ne l'éviterais pas pour autant. C'est de l'arrogance. Je voulais au moins t'avouer ça avant que tu ne rentre chez toi "

Il sourit lorsque Maïa ouvrit de grand yeux. Lorsqu'il effleura une nouvelle fois la cascade, celle ci s'illumina pour créer une gouffre entièrement blanc. Kamui s'approcha d'elle et, au moment ou il s'apprêtait à la prendre dans ses bras, se rétracta pour lui poser dans les mains une des fleurs cristallisé de ce biome.

- "Je ne suis qu'un traitre de plus parmi ceux que tu considérait peut être comme des amis. Désolé Maïa, mais je ne veux pas que tu reste ici. Tu te disait égoïste mais je le suis plus que toi. Et malgré ça j'ai encore le culot de te demander une faveur: n'ai pas peur de ton pouvoir ou tu deviendra comme moi."

Le gouffre blanc s'élargit et commença à créer un gouffre d'air qui aspirer seulement et uniquement Maïa.

- "Cet endroit baigné de magie...et le seul à garder encore ce genre de portail. Ce doit être le dernier ici...le dernier capable d'exaucer un vœu. Son dernier labeur sera de te renvoyer chez toi."

Il semblait que Maïa ne pouvait plus rien y faire. Il lui faudrait une source de magie colossal et une volonté de fer pour détruire le gouffre qui l'entrainer. Elle se rapprocher du gouffre qui s'agrandissait et l'entrainer sous le regard glacial et pourtant...seul et désolé de Kamui. Il sembla lui murmurer un "pardon" avant d'entreprendre de se retourner ne souhaitant peut être pas la voir disparaître.

- "Adieux Maïa."

La surprise que Maïa avait un instant eut dans le regard s'était transformée en terreur. Elle se sentit piégée, coincée dans un cauchemar dont elle aurait voulu se réveiller au plus vite : elle n'arrivait pas à y croire. Kamui venait de la poignarder dans le dos. Lui. Elle se sentait perdue, elle n'avait plus de repère. Alors il l'avait amenée ici pour ça. Et dire qu'elle avait cru qu'ils commençaient à bien s'entendre. Elle se sentait vraiment ridicule et stupide.

Mais la terreur qui avait un instant luit dans ses yeux s'estompa rapidement. Un vent brûlant caressa sa main, enclencha son pouvoir, et les flammes dévastatrices qui trouvèrent foyer dans sa paume commencèrent à brûler tout sur leur passage. Accentuée par de soudaines bourrasques dont elle connaissait parfaitement la source, elle sentit le tourbillon flamboyant bouillonner autour d'elle. L'herbe se désintégra sous ses pieds, les cristaux de glace du paysage qu'elle avait tant admiré retournèrent rapidement à un état liquide. Le tourbillon qui l'emportait rugissait toujours dans son dos, mais elle savait étrangement qu'elle n'y serait pas attirée davantage : quelqu'un l'en empêchait.

Elle était trop bouleversée. Quand elle sentit le tourbillon cesser dans son dos, son feu ardent s'évapora brusquement en une fumée noire, aussi sombre que le sol à ses pieds ou encore que ses cheveux. Elle reprit doucement son calme, devant Kamui qui n'avait toujours pas bougé.

- Si je te gênais tellement, tu pouvais tout simplement me le dire. Tu n'as pas besoin de te trouver des excuses idiotes.

Honnêtement, elle n'avait pas envie de lui parler plus. Elle n'avait pas totalement assimilé la situation mais la douleur qui lui arrachait le cœur était bel et bien réelle. Mais il fallait au moins qu'il sache quelque chose.

- Pas une seule fois je ne t'ai jugé sur ce qu'on m'a dit que tu étais. Je t'ai vu, entendu, j'ai appris à te connaître par mes propres moyens et je t'ai jugé avec mes propres sentiments. Jamais je n'ai rallié ta cause à celle de ton frère ou de ton père. Ce que tu avais fait dans le passé m'importait peu. Je pensais qu'on se ressemblait.

Elle se retint de fondre un larme un moment. Si elle continuait de parler, elle savait que sa voix allait trembler. Elle attendit de se calmer, les yeux fermés, puis elle reprit, plus calme :

- Je m'étais trompée. Toi et moi, on est complètement différents. Moi je ne t'aurais jamais trahi. Je n'aurais même jamais osé y penser. Il faut croire que j'ai le don pour faire confiance aux personnes qui en sont indignes.

Elle tourna le dos. Elle traina un instant ses pieds dans la cendre et frotta son œil droit.

- Adieu.

Kamui avait serrer les poings et ne pouvait pas s'empêcher de trembler malgré lui. Quelque chose ou quelqu'un l'avait empêcher de partir. Si elle devait le détester autant que se soit pour la bonne cause et qu'elle soit en sécurité à TerraNova. Mais là elle le détestait et était toujours en danger ici. Pour l'une des rares fois Kamui perdait son sang froid. Il regarda le gouffre s'éteindre doucement puis Maïa.

- "Attend une minute!"

Il ne lui laissa pas le temps de se retourner et lui attrapa les poignets. Maïa eut beau se débattre un peu, il la colla au mur le plus proche sans jamais la lâcher du regard.

- "Tu doit retourner d'où tu viens Maïa c'est comme ça! Ne va pas croire que ça me fait plaisir ou que je ne veux plus te voir c'est juste que..."

Il se stoppa un instant, il parlait trop. Ou plutôt il était sincère et parler avec son cœur, chose qu'il n'avait plus fait ouvertement depuis longtemps. Il ne savait pas ce qui était le plus difficile à supporter, son regard haineux ou la tristesse qu'elle essayer de cacher. Il prit une grande inspiration et desserra légèrement ses poignets sans la lâcher.

- "Rentre...s'il te plaît. Tan que le gouffre n'est pas entièrement refermer il n'est pas trop tard...Depuis que tu est ici tu a une chance folle et a échapper à la mort un paquet de fois. Ceci ne durera pas Maïa...tu n'a même pas connu la moitié des danger de ce monde...tu finira par te faire tuer...le pouvoir que tu nourris jusqu'ici, tu l'a nourris par la peur que tu ressent. J'ai toujours sût que tu finirait par mourir ici...au départ...je t'avoue que ça n'était pas mon problème mais maintenant..."

Il la lâcha entièrement et repris un peu plus calme, la lâchant également du regard. Il observa le gouffre se refermer de plus en plus et les chances que Maïa rentre chez elle devenir plus mince.

- "On est différent tu a peut être raison. Je suis un traitre c'est vrai. Mais je peux au moins être franc sur une chose: si je veux te forcer à rentrer ce n'est pas parce que tu est un fardeau bien au contraire...j'ai peur que comme cet endroit où nous nous trouvons tu fini par disparaître. Je ne te déteste pas."

Le gouffre se referma entièrement, faisant oublier à Kamui tout espoir de faire rentrer la jeune femme. Il lui serait difficile d'être plus franc, de lui expliquer à quel point il se dégouter de l'avoir poignarder dans le dos, de la douleur qu'il ressentait en la voyant le fusiller du regard et du vide qu'il s'imaginer en la voyant morte. Dire tout ceci à voie haute lui ferait oublier sa fierté. Il soupira et la fixa de nouveau.

- "J'espère que tu ne regrettera jamais l'occasion que tu viens de laisser passer. Et maintenant que tu ne me fait plus confiance? Qu'est ce que tu va faire?"

Le silence qu'il entendit lui laissa percevoir le doute chez Maïa. Quitte à la laisser rester seule ici, autant qu'elle sache se défendre. Lui demander de bien vouloir rester avec lui? Le temps qu'il l'entraine? Après l'avoir trahis comme il l'avait fait? Qu'elle idée franchement. Il sorti de ses pensées lorsqu'il entendit un bruit feutré derrière lui. Il n'eut pas besoin de tourner la tête pour savoir qu'Amarok, l'homme qui s'approcher était celui qui avait empêcher Maïa de rentrer. Kamui tourna la tête avec un sourire sadique. Oh qu'il lui en voulait.

- "Je doit être une véritable gêne pour avoir essayer de l'éloigner d'ici non?"

Maïa laissa son regard dériver dans le vide. Kamui était toujours devant elle, l'emprisonnant contre le mur. Elle était énervée au possible, son cœur lui faisait mal, sa tête semblait prendre feu. Sa main la démangeait atrocement, c'en était de la torture. Son regard brûlait de colère mais elle ne le posait sur personne, ni sur Amarok, ni sur Kamui.

- Dégage toi de devant moi ou je te crame.

Elle vit Kamui retourner la tête vers elle et le poussa à l'épaule de toute sa force pour le faire bouger, le tissu de son kimono se rétractant sous la chaleur de la main qui l'éloignait. Elle se dégagea et fit quelques pas. L'herbe crépitait sous ses pieds nus, ses sentiments enflammaient son corps entier qui agissait contre son gré.

- Vous deux, vous êtes pareils. Je vous ai accordé une confiance aveugle et vous m'avez utilisée pour ensuite me trahir. J'espère que vous êtes fiers.

Elle se tourna vers Kamui, frottant ses yeux qui tentaient à son insu de faire apparaître sa tristesse.

- Tu m'avais promis, Kamui. Si j'étais avec toi, je savais que je n'allais pas mourir. Tout allait mieux. Pourquoi est-ce qu'il a fallu que tu gâches tout ?

Elle secoua la tête un moment, comme si elle parlait intérieurement.

- Ne dis pas que tu l'as fait pour moi parce que tu mens. Tu l'as fait parce que tu es lâche. Parce que pour la première fois tu as accordé ta confiance à quelqu'un d'autre qu'à ta petite personne, parce que tu avais peur. Voilà comment je le vois. Tu m'as utilisée pour rester en vie, mais maintenant que ta survie est garantie, tu peux me jeter. Sous prétexte que je suis ta prêtresse, tu peux faire mes choix à ma place, décider de ma vie ou de ma mort, de l'endroit où je vis et de comment je pense ? Eh bien, désolée de te décevoir, Kamui. Mais je ne suis pas un animal de compagnie. Je ne suis pas un chien fidèle qui restera à tes côtés même si tu lui fais les pires crasses du monde. J'ai une conscience et des sentiments. Et tu n'as eu aucun respect pour cela. Tu as complètement ignoré l'humaine que je suis et tu as vu en moi une prêtresse. Seulement une prêtresse. Mais je suis avant tout une femme. Et si tu le vois mais que tu n'en as rien à faire, alors tu ne vaux pas mieux que ton frère.

Elle leva les yeux au ciel pour ne pas pleurer. Non, elle n'allait pas pleurer. Pas pour ça. Pourquoi donc son corps s'acharnait-il à lui désobéir ?

Kamui serra les dents pendant que Amarok riait entre les siennes. Maïa était petite et fragile mais frappait avec les mots et elle frappait fort.

- " Tu aura au moins dit une chose de vrai! Oui je suis lâche! Je l'ai fait pour moi! Parce que j'avais peur mais pas parque ce que j'ai accordé ma confiance! Non! Juste parce que je me suis attaché et que c'est justement si tu reste avec moi que tu a le plus de chance de te faire tuer! J'aurais préférer mourir comme je m'y était résigné que de m'attacher à quelqu'un d'aussi borner!

Si ses paroles n'avaient pas fait réagir Maïa lui réagissait en conséquence du moment. Il était blesser dans son égaux, furieux contre lui même et contre Maïa, il ne valait pas mieux que son frère et certainement pas mieux que son père et le sourire satisfait de Amarok ne faisait que l'énerver d'avantage. Son calme froid et presque légendaire disparaît peu à peu pour laisser place à des yeux doré et une énergie plus malsaine. Son pendentif déjà fissurer commencer doucement à crépitait avant même qu'il ne s'adresse à Amarok.

- "Toi...j'aurais au moins la conscience tranquille après t'avoir fait ravaler ton sourire."

- "Tu veux me tuer? Essaie donc."

- "Tu n'a pas besoin de m'inviter."

Si au moins il parvenait à abattre Amarok, il pourrait non seulement se défouler mais en plus éviter qu'il ne continue de poursuivre Maïa.

Maïa perdit alors le peu de confiance en Kamui qui lui restait. Il la terrifiait. Ces yeux dorés, elle en avait fait des cauchemars, les avait horriblement craints, mais avait toujours tout dissimulé pour ne pas l'inquiéter.

- Tu t'es attaché à moi ? Tu t'es attaché à moi ?! Arrête de mentir ! Tu ne vois pas plus loin que le bout de ton nez et tu ne l'admets même pas ! Tu n'as même pas remarqué à quel point tu me terrifies !

Elle se tourna vers Amarok et le fusilla du regard.

- Va-t'en ! VA-T'EN !

Il disparut aussi vite qu'il était apparu sans rechigner. Maïa avisa le collier de Kamui.

- Maintenant si tu veux tuer quelqu'un tu devras te contenter de moi. Mais j'imagine que ça n'est pas suffisant. Je ne suis que Maïa après tout. Ma vie n'a pas plus d'importance que celle d'un insecte puisque tu t'acharnes à essayer de me renvoyer dans l'endroit où je suis le plus susceptible de mourir.

Elle avait perdu tous ses repères. Elle ne savait même plus où elle se trouvait, tout était trop flou autour d'elle.

- Qu'est-ce que tu attends ?! C'est pile le bon moment pour te débarrasser de moi ! Tu feras d'une pierre deux coups. Tu termineras ta vie que tu détestes tant en achevant l'existence misérable que j'ai vécue jusqu'ici. Alors pourquoi tu ne te permettrais pas de devenir un monstre encore une fois et de me montrer ce côté si embarrassant de ta personne ? Pourquoi tu ne laisserais pas de nouveau cet animal écraser ma fierté et s'occuper de tes problèmes à ta place ? C'est ce que tu as fait jusqu'ici, non ? C'est ce que ton frère ferait, n'est-ce pas ?

Kamui avait commencer à ce calmer discrètement au moment où la surprise l'horrifia et lui ramena la vérité en face en une fraction de seconde, en quelque mot, "tu me terrifies". Aussi bien ces mots que cette pensée venant d'une autre personne avait toujours était blessant mais ils ne s'étaient jamais montré aussi douloureux que de cette bouche. Au point que Kamui ne remarqua même pas la disparition de Amarok. Oui il avait eut tord de s'attacher, est ce que Maïa devenait pour lui une faiblesse?

Ses pensées étaient toutes prisent par le moment présent. Il ne voulait pas être la personne qui tuerait Maïa. Une part de ce qu'elle disait était fausse mais une part était également vrai. Cette comparaison à son frère encore...Il leva la main au même moment où ces paroles résonnèrent dans le lieux.

- " Ferme là!!"

Ce fut blanc et froid un instant. Maïa se retrouva prisonnière d'un givre qui lui monta jusqu'au coup, voulant la réduire dans un silence figé par la glace. Un givre qui s'arrêta net lorsque Kamui compris se qu'il était occuper de faire. Il se rétracta brutalement et posa une main sur son pendentif, avoir repris conscience de la situation avait au moins libérer Maïa de la glace qui l'emprisonnait après que celle ci eut était brisé. Il recula de plusieurs pas les oreilles baissé, il l'avait attaqué et si il avait frapper avec d'autre intention que la faire taire, aurait put la tuer. Il aurait aimer que Maïa se défende et le tue dans l'immédiat, il se serait laisser faire et lui aurait laisser ce fardeau sur la conscience. Perdre quelqu'un faisait mal et il venait de comprendre que cette personne n'avait pas besoin de mourir pour être perdu. Il détourna le regard, stoppant tout pouvoir et toute colère, essayant de se reformer un masque autour de ses émotions. Murmurant presque.

- " C'est bon arrête ça..."

Il lui avait demander de la fermer et finalement, c'était lui qui n'était plus capable de dire quoi que soit. Il n'allait pas lui tourner le dos, se serait comme fuir. Lui demander de le tuer? Il l'avait déjà fait en lui laissant le poignard la fois dernière, se serait lui donner quelque chose de trop lourd à porter pour elle même. A moins que la colère ne la rende plus forte sur le coup.

- " Je vais disparaître et te laisser ici...mais avant si tu me déteste autant...pourquoi tu ne m'a pas encore tuer Maïa? Parce que tu sais que se serait un service ou bien a tu une autre raison?

Maïa s'était agenouillée au sol, les bras entourés autour d'elle, frigorifiée. Elle n'avait jamais eu aussi froid. Tout son corps tremblait encore, comme si la glace qui l'avait un instant étouffée était toujours présente. Elle resta par terre mais releva un regard noir vers Kamui.

- Pourquoi je ne te tue pas ? C'est simple. Parce que moi je ne suis pas un traitre.

Elle tenta de se redresser, mais un soudain vertige l'obligea à rester au sol. Alors, doucement, elle vit ses cheveux s'éclaircir et reprendre leur couleur originelle, un roux brillant. Grelottante, elle se plia sur elle même, passant une main dans son cou rougi par le froid qui l'avait un instant étreinte. Quelques secondes insupportables de fraicheur, qui avait instantanément baissé l'inhabituelle chaleur de son corps.

Alors elle vit ses cheveux s'éclaircir davantage et ce fut probablement la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Leur couleur flamboyante se dégrada jusqu'à un blond clair. Elle serra une mèche entre ses doigts, tremblante non plus seulement de froid mais aussi de terreur, et observa son visage dans une flaque au sol. Son regard normalement bleu avaient laissé place à un iris presque blanc. Elle ferma les yeux pour ne pas paniquer. Elle était une sorte de caméléon ? C'était stupide. Comme si elle n'était pas déjà assez bizarre.

Sa main avait cessé de la picoter. La marque rouge dans sa paume avait également disparu. Elle avait le corps aussi froid qu'un glaçon. Elle gardait les yeux fermés, elle n'osait pas les ouvrir. Elle était blonde, et froide. Congelée. Un véritable cadavre.

Kamui était tout aussi surpris que Maïa de ce nouveau changement. Elle devait avoir une particularité spécial ou un pouvoir bien étrange. Serait ce parce qu'il l'avait toucher avec sa glace? De toute manière il n'avait plus vraiment le droit de s'inquiéter pour Maïa et encore moins de lui proposer son aide. La seul chose qu'il pouvait faire et qu'il avait toujours fait, fut de retirer son haori et de lui posait sur les épaules après s'être agenouiller en face d'elle sans la regarder.

- "Pardon."

Il avait murmurer presque de façon à ce qu'elle n'entende rien. Il se redressa ensuite sans plus lui accorder un regard. Peut être apprendrait il qu'elle c'était faite tuer après l'avoir laisser seule, non il apprendrait surement rien. Ce genre de chose passait par dessus la tête de n'importe qui. Il passa à côté d'elle et dans son dos commença à s'éloigner en suivant le chemin de ce site magnifique qui continuer sur plusieurs kilomètre.

Bien sûr, elle aurait dû s'en douter. Il partait pour au moins la troisième fois. Elle n'eut pas la force de se relever et de lui courir après. Ses pieds et se mains bleuis par le froid la brûlaient tant ils étaient glacés. Ses lèvres avaient pris une teinte violette et tout couleur avait disparu de son visage. Ainsi recroquevillée, elle regarda deux morceaux de bois à quelques mètres d'elle. Ils lui semblèrent pourtant si loin.

Elle avait besoin de feu, elle le savait pertinemment pour une raison qu'elle ignorait. Elle se traina au sol pour espérer les atteindre, ses jambes se griffant dans la terre, la douleur anesthésiée par la froideur de son corps. Une fois qu'elle fut plus proche, elle tendit le bras pour les attraper, quand une main s'en empara et les sortit de son champ de vision.

- C'est ça que tu veux ?

Maïa releva un regard hargneux vers Amarok. Il fit semblant d'avoir peur avant d'envoyer les bouts de bois plus loin.

- Je suppose que tu es fier de ce que tu as fait, lâcha Maïa entre deux grelottements.

Amarok eut un léger sourire satisfait. Kamui n'était plus dans son chemin, au moins.

- Oui, très. Et toi, tu vas mourir. Ton corps ne le supportera pas bien longtemps, crois-moi. Et quand tu seras morte, je pourrais enfin récupérer ce qui m'appartient de droit : ta vie.

Maïa se tourna dans la direction du bois qu'elle cherchait à attendre depuis le début. Alors, Amarok les poussa du pied et les fit rouler jusqu'à l'eau, où ils se détrempèrent, les rendant ainsi inutilisables pour faire un feu.

Si elle avait pu se relever et le faire brûler, elle l'aurait fait sur le champ. Mais elle restée allongée à ses pieds, tremblante.

- Tu avais.. tout prévu depuis le début. Tu savais que j'allais me reposer sur lui après t'avoir perdu.. et tu savais qu'il allait essayer de me renvoyer à TerraNova. Tout ce que tu as eu à faire c'est attendre. Attendre que je tombe dans ton piège.
- Tu le comprends un peu trop tard.
- Oui.. mais je ne regrette pas ce que j'ai dit. Cependant Kamui n'est pas le seul fautif. Tu m'as aidé à éveiller mon pouvoir pour me fragiliser, et maintenant tu attends ma mort. Mais je n'ai pas l'intention de mourir maintenant.

Amarok la poussa brutalement du pied et la fit tomber sur le côté. Il appuya sur son épaule avec force, la regardant de haut.

- Ce que tu peux être naïve. Ta volonté ne peut pas t'empêcher de mourir, et tu le comprendras seulement quand ton dernier souffle sortira de ta bouche.

Il enleva son pied du corps de Maïa et alla s'asseoir sur un rocher plus loin pour observer le spectacle.

- Va te faire foutre.

Ce fut les seuls mots qu'elle put articuler. Le froid paralysa tout son corps. Mais elle n'allait pas mourir. Pas maintenant, ça non.

Partir, fuir à nouveau pour mieux se retrouver comme ils l'avaient toujours fait depuis le début. Oui il s'en voulait il avait trahis Maïa et l'avais ensuite attaquer. Elle l'avait plus blesser dans ses paroles que dans ces gestes et ça lui rester encore au travers de la gorge. Mais c'est en l'abandonnant dans l'état où il l'avait laisser qu'il ne vaudrait pas mieux que son frère ou son père. Kamui n'avait fait que quelques mètre avant d'emprunter en embranchement qui lui permettait de faire demi tour. Il se félicita d'avoir eu raison de le faire. Amarok était revenu, comme il l'avait penser.

- "Je te gêner donc vraiment..."

Il pensa tout bas en son fort intérieur. Il voulait la peau de cet homme et savait à quoi s'attendre. Il n'était pas de taille c'est vrai mais Amarok devait le craindre même juste un peu pour avoir essayer de l'éloigner de sa proie. Il avait presque réussi à le faire. Une chance que le kitsune soit un temps soit peu stratège. Amarok était parti bien trop facilement lorsque Maïa lui avait demander. Si il n'était pas revenu, que Maïa avait réussi à se réchauffer alors il aurait disparu comme promis. Mais les choses ne se dérouler jamais comme espérer. Comment allait il faire? L'attaquer par derrière? Non se serait lâche et de toute manière dans quelques minutes il aurait découvert sa présence. De plus il manquait de temps.

Amarok l'avait déjà repérer. D'un côté il n'en était que très fier et sortir par l'un des couloirs de falaise qui lui avait permis de faire demi tour. Kamui connaissait cet endroit par cœur pour s'y avoir réfugié plusieurs fois. Il s'adressa à Maïa d'un ton ironique et un peu déçu.

- "Tu cherche encore à te débrouiller seule...tu crois qu'après avoir manquer de tuer j'allais te laisser agoniser ici? Tu me crois vraiment être comme mon frère? Au moins tu penser se que tu disait."

Amarok le fusilla un instant du regard, non il ne s'était pas débarrasser de Kamui encore et celui ci le lui prouva sans lui laissa le temps d'agir. Il lui avait déjà foncer dessus, créant une sorte de prison en pic de glace tout autour d'eux.

- "Allez bouge toi, si tu veux vraiment te débarrasser de moi tu n'aura pas le choix de me tuer."

Amarok avait relevé un regard amusé vers Kamui.

- Tu n'es déjà plus une gêne, je t'assure. Elle est déjà bien entamée.

Sur ce mots, il désigna Maïa du regard. Elle avait rassemblé ses forces pour s'asseoir et se recroqueviller misérablement sur elle-même. Un feu brûlait à l'intérieur d'elle, mais ça n'avait aucun effet sur son corps. Il lui fallait de la vraie chaleur. Il lui fallait du feu.

Elle fixa un moment le creux de sa main, priant pour que la marque apparaisse. Pourquoi ? Elle avait toujours voulu qu'elle disparaisse, après tout. Et elle avait souhaité mourir, aussi. Pourquoi donc n'en avait-elle plus envie ?

Elle se concentra, chercha un moment à éveiller son côté torche humaine. Sans succès, après plusieurs essais, tandis qu'Amarok ne bougeait toujours et la regardait d'un air presque moqueur, elle eut le réflexe stupide de taper sa main sur sa jambe. Une douleur aigue s'éleva dans son poignet, s'étendit dans tout son bras, comme un choc électrique. Elle se pencha sur elle-même en gémissant, tenant sa main endolorie. Elle était sur le point de pleurer quand une minuscule flamme entoura son doigt.

Elle s'arrêta automatiquement et le rictus qu'avait Amarok jusqu'à maintenant disparut. Elle essaya de bouger son doigt, ce qui provoqua une nouvelle douleur, assez puissante pour provoquer une autre étincelle. Elle continua quelques secondes, put enfin retrouver l'usage complet de sa main et manqua de sauter de joie. Elle enflamma alors un peu d'herbe au creux de ses mains et se pencha près du minuscule feu plus que suffisant. Elle se calma doucement, sa peau reprenant une couleur normale, ses yeux s'obscurcissant pour donner un bleu plus vif. Ses cheveux reprirent enfin leur teinte originelle, même si ça avait mis un certain temps. Et la marque rouge dans sa main n'apparut toujours pas, malgré son pouvoir bien présent. Peut être était elle moins dangereuse, maintenant.

Quand elle releva la tête, Amarok avait de nouveau disparu. Probablement allait-il attendre une nouvelle occasion pour essayer de la tuer encore une fois. Elle se redressa alors doucement sur ses jambes frêles, elle avait le sentiment que son corps reprenait vie. Sa température était à peu près normale, ses cheveux et ses yeux aussi, tout allait bien. Enfin, à un détail prêt.

Elle devait toujours faire face à Kamui.

- Merci d'être revenu.

Elle ne trouva rien d'autre à dire.

- "Une fois de plus"

Avait-il marmonner entre ses dents. Amarok lui aussi "une fois de plus" avait disparu. La prison de glace qu'il avait créer ne servait plus à rien et se brisa en paillette de gel. Le kitsune se tourna de nouveau vers Maïa. Et maintenant? Amarok continuerait à la traquer jusqu'à ce qu'il parvienne à la tuer. C'était ce genre de chose qui l'avait forcé à vouloir qu'elle reparte d'où elle venait. Plutôt que de se faire traquer, Kamui pensa qu'il serait peut être mieux d'être celui qui traquerais Amarok. Pour le moment il allait reconduire Maïa à la ville où se trouvait encore Rina. Il ne lui avait jamais donner sa confiance mais elle était du genre à s'occuper des blesser d'une ville ravagé, Maïa y serait peut être mieux pendant un certain temps. Le temps qu'il lui faudrait pour repartir seule.

Kamui s'arrêta devant Maïa, redevenant presque aussi froid que la première fois qu'il l'avait rencontrer. Il n'avaler toujours pas les paroles qu'elle avait put lui lancer et la façon dont il l'avait trahis.

- "Tu peux marcher?"

Elle hocha simplement la tête sans donner de réponse exacte. Kamui s'accroupis face à elle et la fixa dans les yeux, cachant toute expression qui pourrait trahir ses sentiments.

- "J'avais pensé à te ramener à la ville où tu retrouverais Rina...mais je vais me fatiguer pour rien pas vrai?

Il était que certain que oui. Dés qu'il l'aurait déposé et serait parti elle aurait quitter la ville pour se mettre en danger comme lorsqu'elle c'était rendu d'elle même aux Vestiges.

- "Si jamais un jour...tu te décide à vouloir rentrer chez toi demande à Rina. Il faut s'en méfier mais c'est elle qui m'avait montrer ce genre d'endroit elle pourra t'aider."

Il n'avait rien à lui dire de plus. Cette fois si il parvenait à s'éloigner pour de bon, se serait la dernière fois. Il ne forcerais pas Maïa à accepter sa présence comme il ne l'avait pas fait pour qu'elle accepte son aide. Peut être aurait il dû depuis le début continuer sa vie de solitaire et ne pas se mêler aux autres. Une fois éloigner, il allait surement se mettre sur la piste d'Amarok, il se sentirait mieux en sachant que ce dernier était mort. Mais en commençant à partir, il garder un gout amer en bouche, la sensation d'avoir perdu d'une façon ou d'une autre.

Maïa commençait sérieusement à s'énerver de cette situation stupide où ils ne faisaient que se quitter pour finalement se retrouver comme des imbéciles. Elle n'avait pas l'intention de le laisser partir, cette fois. C'est dans cette optique qu'elle tira un objet bien précis de son sac et qu'elle s'approcha à grands pas de Kamui, qu'elle attrapa par le poignet.

- Et voilà.

Elle attacha l'objet à son poignet après le sien et eut un air satisfait. Elle les avait menottés, ils serait probablement dur pour lui de s'éloigner d'elle maintenant. Elle avait gardé les menottes depuis qu'elle avait été enfermée chez l'acheteur d'esclave, persuadée que ça lui servirait un jour. Elle constata avec un sourire qu'elle ne s'était pas trompée.

- C'est solide, ces machins. Essaye pas des les casser avec ta glace, tu t'épuiseras pour rien. Et y'a pas de clé, une fois que c'est fermé le seul moyen c'est de les briser. Je crois qu'on va rester ensemble encore un peu de temps, ironisa-t-elle en levant sa main, le forçant ainsi à lever la sienne.

Elle n'avait plus l'usage de sa main droite sans faire bouger la main gauche de Kamui. Elle était plutôt fière d'elle, en fait. Une main de moins n'allait pas lui changer énormément la vie. Il allait sûrement s'énerver, mais elle était bien préparée à recevoir un sermon. Qu'elle méritait, d'ailleurs.

Elle lui fit un sourire et agita sa main pour bien lui faire comprendre qu'ils resteraient attachés.

- Et si tu comptes me traiter comme une inconnue encore longtemps, je te souhaite du courage. Tu vas rester coincé avec cette inconnue pendant un bon moment.

En n'obtenant aucune réponse, elle poussa un léger ronchonnement et dévia son regard.

- J'admets que j'ai été trop loin. Je m'excuse. Mais j'étais blessée, et c'est la seule chose que j'ai trouvé à dire. Je ne pense pas vraiment que tu es comme ton frère, sinon je serais pas ici à te forcer à rester avec moi comme une idiote, je serais en train de te fuir.

Elle avait perdu son sourire et attendait une quelconque réponse. Elle se résigna rapidement, attendant qu'il réagisse puisqu'elle ne pouvait désormais plus bouger toute seule.

Il devait avouer qu'elle était surprenante. D'ailleurs il ne gardait le silence qu'à cause de la surprise qu'il ressentait depuis qu'il était attaché bêtement à elle. Pour une fois qu'il était bien décidé à se faire oublier, elle l'obligeait à rester. Après tout ce qu'elle avait dit juste avant et après ce qu'il lui avait fait. La trahison aussi bien que son attaque sur elle. Mais d'un autre côté, il se senti soulager. Jusqu'à ce qu'il entendent ses excuses.

- "C'est vrai que tu n'y est pas allez de main morte...mais je crois que je l'ai mérité. Si tu veux bien me pardonner, je crois que je pourrais faire un effort pour oublier"

Les jours où Kamui demander pardon tout haut étaient à marquer d'une pierre blanche. Surtout lorsqu'il le faisait plusieurs fois. De toute manière, qu'elle le pardonne ou non maintenant elle allait devoir le supporter et là elle ne pouvait en vouloir qu'à elle même. Il avait envie d'en rire, c'était nerveux. Il suffirait qu'il l'énerve de trop pour qu'il crame sans raison. Il esquissa un léger sourire et pouffa très discrètement. Pas assez discrètement pour que ça passe inaperçu aux yeux de Maïa. Peut être qu'au moins il lui permettrait d'oublier le fait qu'il lui est demander pardon.

- "Tu est quand même un sacré numéro. Tu dit ne plus me faire confiance mais tu m'oblige à rester aussi coller? Contre quelqu'un d'aussi chaud en plus. Tu te rend compte à quel point ça va être insupportable?"

La tension entre eux deux semblaient être redescendu et les cœurs étaient plus léger. Kamui ne savait pas vraiment si Maïa l'avait pardonner, lui en tout cas n'oublier toujours pas ses paroles, ni même pourquoi elle voulait qu'ils continuent à rester ensemble. Mais il s'en sentait plus léger. Après tout ça il soupira gardant toujours un faible et rare sourire en passant sa main libre dans ses cheveux.

- "Je doit t'avouer que je ne te voudrais pas comme adversaire...moi qui voulait t'apprendre à te battre je crois que se serait du vite fait."

Maïa rit un peu à cette dernière phrase, même si au fond elle s'en voulait de l'obliger à rester avec elle. Elle commença à balancer sa main d'avant en arrière, emmenant celle que Kamui avec elle, entrechoquant parfois leur deux menottes.

Elle avait peut-être pris la mauvaise décision mais elle ne pouvait pas le perdre. Pas comme ça, pas d'une autre façon non plus, elle ne le pouvait juste pas. Ils étaient coincés ensemble, et ce, jusqu'à ce qu'ils trouvent un moyen de se débarrasser de leurs chaines. Et quand le moment arriverait, elle savait qu'elle vivrait les pires jours de sa vie. Kamui, après être libéré, resterait-il avec elle ou partirait-il comme il l'avait prévu ? Elle se le demandait.

Elle voulait savoir, mais elle avait peur. Elle appréhendait.

Elle jeta un dernier regard au lieu paradisiaque et baissa les yeux.

- Je n'aime pas cet endroit.. allons ailleurs, mmh ? En ville ? A Eiden ?

Pourquoi Eiden? La capitale n'avait rien de particulier à part ses nombreux commerces, ses nombreuses échoppes et surtout la foule monstrueuse qu'il y avait. Pour quelqu'un qui n'aimait pas être trop entourer il n'y avait pas pire endroit. Mais Kamui devait bien avouer qu'il n'avait aucune envie de retourner à la ville détruite. A Eiden au moins, il pourrait s'aider des nombreux commerces pour trouver une arme à la rouquine. Même si elle avait la langue bien pendu une arme ne serait pas de trop. Le fait d'être attaché à elle de la sorte allez être contraignant bien plus qu'il ne l'imaginer. Il n'allait pas pouvoir courir derrière Amarok. Si il devait en venir à se battre, il mettrait obligatoirement Maïa en danger. Si ce n'était que ça...l'envie présente qui le retenait lui fit comprendre le plus gros problème de la situation. Les tâches les plus banales allait très vite devenir très ennuyeuse.

- "Eiden? C'est à un peu moins de deux jours de marche d'ici mais de toute façon je n'ai pas le choix de te suivre. Tu peut les retirer tu sais, je ne vais pas partir sans prévenir."

Maïa le regarda, pinçant les lèvres pendant que lui froncer les sourcils. Alors c'était vrai elle n'avait rien pour les retirer? Comme ça allez être pratique...d'un coup il se sentait beaucoup moins soulagé de devoir ou de pouvoir, rester avec elle. De nouveaux bracelets plus contraignant que les anciens, ça ne lui avait pas manquer ce genre d'accessoire. Il soupira et se redressa, forçant ainsi Maïa à en faire de même.

- "Génial...bon ben en route pour Eiden alors, on pourra peut être trouver quelque chose pour retirer ces trucs par la même occasion."

Maïa avait évidemment remarqué l'air très peu enthousiaste de Kamui à l'idée d'avoir de nouveau un bracelet contraignant. Elle s'amusa un peu de la situation, avant de lever son bras jusque devant le visage de son ami.

- Au moins ce bracelet-là ne va pas te transformer en monstre.

Elle faillit lâcher un « quoique » lorsque les deux yeux glacés percutèrent les siens. Elle détourna automatiquement le regard et cessa de plaisanter. Elle toussa légèrement, quand elle fut prise d'une légère douleur à la tête. Elle posa sa main libre sur son front et resta quelques secondes immobile. Elle se redressa finalement, souffla et cligna des yeux pour voir net.

Son corps n'avait probablement pas tellement aimé le fait qu'elle change si rapidement et brutalement de température. A part sa légère migraine, elle allait bien. Il n'y avait absolument pas de quoi s'inquiéter. Elle était peut-être faible mais pas non plus en sucre.

Elle commença alors à marcher, tirant Kamui dans une direction inconnue, ne sachant pas vraiment dans quel sens il fallait aller pour atteindre la ville. Elle déambulait sans but précis, Kamui accroché au poignet, et ça lui plaisait. Au moins elle n'avait pas à réfléchir.

Maïa n'allait pas dans la bonne direction mais Kamui s'en moquer un peu. Plus tard ils rejoindraient la ville mieux il se porterait, il n'était jamais presser de rejoindre ce genre d'endroit. Maïa n'avait pas l'air presser non plus, du moins c'est l'apparence qu'elle lui donner. Peut être que tout oublier le temps de quelques heures et de penser à vivre tout simplement leur ferais un bien fou. Ils ne seraient jamais proche de la civilisation avant la nuit avec le chemin qu'avaient pris Maïa, si elle lui faisait la remontrance de ne rien avoir dit il prendrait comme excuse sa vengeance pour les menottes.

Le ciel commençait à ce couvrir d'une fine couche de couleur orangée. Ils allaient devoir s'arrêter, continuer de nuit prêt d'une forêt aussi dense que celle qui se trouvait à leur gauche serait trop dangereux. En temps normal Kamui aurait continuer son chemin, mais là il aurait bien du mal à se battre avec Maïa accrocher à son poignet.

- "On va s'arrêter ici pour la nuit et on rebroussera chemin demain matin."

Maïa le regarda un instant confuse. Il eut envie de rire mais cacha tout de cette envie, sauf un sourire satisfait.

- "Vouloir me trainer partout avec toi ne voulait pas dire que j'allais te guider, tu nous a perdu et nous a fait faire un bon détour."