S'intégrer : mode d'emploi

Eika caressa doucement la tête de l'animal. Elle se demandait se qu'elle pouvais faire de plus, mis à part d'éviter que Maïa ne redevienne humaine maintenant. Tout ce qu'elle fit d'aller chercher de l'eau et de nettoyer les plaies et les poils de l'animal. C'est tous ce qu'elle pouvait faire. Maïa devait se reprendre seule, elle devait se reprendre en main pour survivre. Eika s'assailla à coter d'elle en lui caressant son pelage roux.

Eika: Allez Maïa...tu n'a pas envie de mourir maintenant, bat toi.

Yuki n'avais rien rater de la fuite de l'animal. Aku non plus, mais bizarrement ,elle ne l'avais pas vue revenir. Mais pour le moment, la louve avais fuis créant une panique effroyable. Après de longue heure de recherche, elle finis par la retrouver avec Eika.

Elle se posa contre un tronc, non loin de la, observant.

Finalement, elle ne put se résoudre à partir. Elle s'avança et s'exprima:-Tu as l'intention de te laisser mourir comme sa? Moi qui pensais que tu te battrai un peu pour survivre pour ensuite te venger de moi. C'est dommage.

Bien sur elle avais dit sa pour la faire réagir.

Maïa, les yeux mi-clos, entendit les paroles de Yuki et un grondement las s'échappa de sa gorge nouée. Sa respiration sifflante brisait le silence à chaque bouffée d'air qu'elle prenait. Ses flans se soulevaient au rythme lent de ses soupirs, mais rien d'autre. Elle ne bougea pas et ignora l'agression de Yuki, frappant juste une fois sa queue contre le sol, soulevant les feuilles mortes aux alentours.

Etendue de tout son long entre les arbres, des racines distordant son corps, elle laissa son corps se faire à la terre meuble en se relâchant, n'ayant même plus la force de se crisper. Le sang s'était arrêté de couler, au moins. Elle aurait dû se sentir mieux. Mais sa plaie au dos la brûlait, sa peau ouverte et irritée la faisait horriblement souffrir, et par dessus tout, la balle qui lui avait traversé son cou rendait chaque expiration ou inspiration un peu plus douloureuse. Quand elle ravalait sa salive, un choc électrique parcourait sa gorge et elle poussait un léger gémissement.

Un spasme parcourut son corps, la faisant trembler de toutes parts, avant de se calmer lentement. Elle sentait la main d'Eika caresser ses poils, et son odorat lui permettait de savoir exactement où était Yuki. Bougeant légèrement une patte, elle tenta de se tourner, et abandonna. Elle n'avait pas la force pour essayer de vivre alors qu'elle voulait mourir depuis sa première transformation.

Yuki soupira, elle s'accroupie face à la louve et lui tapa doucement sur le museau:-C'est tout? Tu réagit pas plus? Aller, t'es pas sérieuse? Tu va te laisser mourir aussi pitoyablement ici?

La louve grogna rapidement à nouveau mais rien de plus.

Yuki la regarda droit dans les yeux. Elle ne savais pas quoi faire, elle se sentais un peu démunie et il semblais que Eika l'était aussi. Yuki regarda le sanglier, elle sortie sa lame et en trancha un morceau. La, elle força la gueule de Maia qui n'avais plus la force de résister et elle lui enfourna en faisant attention à ne pas l'étouffer.

Yuki:-Mange un peu. On va t'aider.

Maïa avala rapidement ce qu'on avait glissé dans sa gorge et donna un coup de dent dans l'air. Elle grogna de façon agressive en se roulant en boule, le regard méfiant. Elle ne lâchait pas Yuki du regard, les yeux grands ouverts, l'air hagard. Ce genre de réaction réveillait ses réactions primitives face au danger.

Quand Yuki essayait de la faire manger à nouveau, elle s'écarta en se redressant quelques secondes, avant de s'écrouler un peu plus loin. Un léger sifflement crissa quand elle tenta de reprendre son souffle, et, couchée sur le flan droit, elle perdit conscience, ayant trop forcé.

Alors, les chasseurs arrivèrent, et ne faisant pas attention à Eika et Yuki, plus loin, il s'avancèrent devant Maïa, inconsciente. L'un d'eux, posant son pied sur l'animal, demanda à son ami de prendre une photo. Soulevant sa tête, il la tira sur quelques centimètres avant d'abandonner. Ils prirent des photos, fiers de l'animal qu'ils avaient « tué », et sans même vérifier si elle respirait encore, ils firent tout genres de choses avec son « cadavre ». Des photos ridicules, où ils montraient leur soit disant puissance, heureux et fiers d'avoir assassiné un pauvre animal.

Mais, à ce moment-là, Maïa ouvrit les yeux. Elle jeta un regard craintif à Eika, couchant les oreilles en arrière. Ne l'ayant pas remarqué, ils continuèrent leur parade. Maïa commença à relever ses babines, tout en se disant que si personne ne faisait rien, ces deux chasseurs serviraient d'engrais aux arbres d'ici quelques secondes.

Assise Eika aperçut les chasseurs se congratuler entre eux de la "mort" d'un animal déjà faible avant leurs action. La rouquine voulait savoir si Maïa avait encore le courage de se défendre et laissa les choses continuer jusqu'à ce qu'elle ne voie les babines du loups montraient les crocs. Eika se leva en soupirant et en se postant devant les chasseurs les mains sur les hanches.

Eika: C'est une belle bête n'est ce pas?

Un des chasseurs sourit: Magnifique, sa fourrure faudra une fortune.

La rouquine tourna la tête vers Yuki qui la rejoignait dans le même état d'esprit. Soit Maïa réagissait et prouver qu'elle voulait encore se battre soit Eika et Yuki allait devoir lui montrer qu'elle devait se relever.

Maia ne semblais toujours pas bouger. Yuki devais aussi jouer le jeu de Eika si elle voulais que la louve réagisse enfin.

Yuki:-Vous pensez que vous pourriez en faire des manteaux de fourrure?

L'un des chasseurs:-On pourrais demander à en faire un, bien sur...

La les deux chasseurs ne semblaient plus que intéresser par la louve, mais aussi par les deux femmes. Après, rien de plus normale, deux jeunes femmes, attirante,seule dans la forèt, venant d'elles même leurs parler, c'était une occasion.

L'autre chasseur repris:-Sa vous interèsserais? On pourrais vous en faire un bon prix...

Yuki:-Oh? Combien?

Le chasseur:-Mmm...une fourrure de cette qualité, en manteau, je dirais...3 000 euro en cash...ou sa peut se négocier en nature.

Yuki:-Je vois...tu en pense quoi Eika? Sa te dit toi?

Bien sur Yuki n'avais pas du tout l'intention de jouer les péripatéticiennes et encore moins les laisser dépesser la louve. Mais est-ce que Maia réagirais face aux attitudes des deux femmes?

Maïa se contenta seulement de donner un coup de pattes dans l'air. Les deux chasseurs reculèrent vivement, pointant leurs armes sur elle, constatant qu'elle n'était pas si morte que ça. Son instinct la prenant, elle grogna Yuki et Eika. Même si elle n'avait pas tout compris, on lui voulait du mal. Elle se redressa comme elle put, puis, s'avançant en titubant vers les deux chasseurs, elle se sentit doucement partir.

Elle fixa les deux hommes de ses yeux animaux, des yeux de loup, des yeux agressifs car effrayés. L'un d'eux commença à s'enfuir, mais, l'attrapant brutalement par la jambe, elle le tira sur plusieurs mètres en grognant, le secouant. L'autre parvint à s'échapper avec les photos, et Maïa attira sa proie jusqu'à un endroit plus sombre où elle commença à dépecer son corps, ignorant les hurlements stridents de sa nourriture. C'est à ce moment-là que ses blessures se guérirent. En tant que Maïa, elle n'était pas capable de contrôler sa régénération. En tant que loup sanguinaire, c'était tout autre.

Quand l'homme s'arrêta de crier, elle jeta ce qui restait de lui au loin. Se nourrir ne l'amusait plus, quand la nourriture mourrait. Elle voulait une proie vivante. Elle voulait la sentir frémir sous ses pattes et entendre ses cris et ses pleurs. Du moins, ce monstre le voulait. Pas Maïa, pas un loup, juste ce monstre.

Elle se tapit dans l'ombre un instant. Pour une raison inconnue, elle ne chercha pas à attaquer les deux femmes. Elle resta cachée quelques minutes. Soudainement, une énorme biche passa. Elle jaillit de l'ombre, et, plantant ses griffes dans la croupe de l'animal, elle mordit son dos et l'attira à elle à la façon d'une lionne. Puis, elle dégusta lentement, s'assurant de ne toucher aucun point vital pour ne pas la faire mourir trop vite. Puis, quand la biche mourut, elle l'écarta avec sa patte arrière et attendit encore, donnant un coup de dent dans l'air à chaque fois qu'une proie trop peu alléchante pour elle tentait de passer.

Eika laissa faire, un peu fière que la louve est réagis et que la chasse d'homme qui serait peu regretter la soigne peu à peu. C'est avec un œil prudent qu'elle surveillait la louve qui se nourrissait. Son instinct sauvage voulait survivre, mais si la Maïa qu'elle connaissait avait vraiment disparu, elle est Yuki serait morte depuis longtemps. L'ayant toujours l'œil elle s'assit à coter de Yuki en étant silencieuse.

Eika: Je m'occuperais de Maïa, je ne sais pas comment ni même si j'y arriverais mais j'essairais de l'aider à dompter la bête en elle.

Yuki: Tu y arrivera?

Eika: Tout dépend d'elle je pense...je suis désolé si j'y ai était fort la fois dernière. Je ne voulais pas me montrer si méchante, c'est juste que j'ai du mal à être douce lorsque je veux faire comprendre l'importance des choses à quelqu'un.

Mais Yuki n'eut pas le temps de répondre. La nuit tombait lentement, et le manteau obscur recouvrit bientôt tout le paysage. La lune, ronde et lumineuse, éclairait les arbres de sa faible lueur et projetait des ombres effrayantes sur le sol. On pouvait entendre les oiseaux fureter, se cacher dans le creux d'un arbre, et attendre. Les animaux nocturnes sortaient de leur cachette et dévoilaient leur corps à la lune spectatrice. Les poils roux du corps de Maïa luisaient légèrement, la détachant de l'obscurité. Ses yeux bleus perçaient la brume qui s'était installée et qui donnait à l'ambiance un air horrifique.

Maïa sortit du vaste trou où elle s'était tapie. Elle fit quelques pas, laissant ses traces dans la terre meuble, et un courant d'air vint emporter son odeur au loin. Elle grimpa un instant sur un petit rocher, pour se surélever. Les oreilles couchées en arrière, elle renifla chaque senteur que le vent apportait jusqu'à elle, et sans crier gare, elle s'élança dans la nuit, oubliant totalement la présence d'Eika et Yuki.

Elle sortit de la forêt dense et ralentit l'allure. Elle gravit une petite colline, et, face à la ville illuminée, elle hurla à la lune, comme sa nature de loup lui ordonnait de faire. Son hurlement résonna dans la vallée et les feuilles frémirent. La pleine lune se refléta dans ses yeux grands ouverts. Elle resta un instant à la contempler. Quand un léger craquement se fit entendre, elle se tourna brusquement, grognant l'animal qui s'approchait. Un énorme loup noir, aux yeux gris et perçants, s'approchait d'elle. Mais il n'était pas normal. Elle le sentait. Il était comme elle.

C'est seulement quand il se planta devant elle qu'elle se baissa légèrement, dominée par sa taille largement supérieure à la sienne. Les yeux toujours fixés dans les siens, elle se soumit en couinant, comme si ça lui faisait mal de le faire. Un grondement s'échappa de la trachée de l'animal en face d'elle. Elle resta couchée, sur le dos, les pattes repliées contre elle-même. Elle n'était clairement pas de taille face à une créature aussi puissante que celle qui se dressait devant elle.

Finalement, il prit sa place et hurla à son tour à la lune. Maïa, qui s'était relevée, s'enfonça dans la forêt à reculons. C'était un mâle, et il était plus fort qu'elle. Son instinct lui intimait de fuir. Faisant demi-tour, elle s'élança de plus belle et eut à peine le temps d'entendre un grognement puissant. La queue entre les pattes, les oreilles couchées et les yeux écarquillés, elle se mit à fuir son prédateur en slalomant entre les arbres, et en sautant les racines. Finalement, son flair l'avait guidé jusqu'à Yuki et Eika, et juste au moment où les deux femmes entrèrent dans son champ de vision, elle sentit deux pattes l'agripper et elle s'écroula au sol, avant de rouler sur quelques mètres. Elle se redressa difficilement en gémissant faiblement, et elle découvrit avec horreur qu'il l'avait rattrapée.

Yuki et Eika furent surprise de l'arriver de ce beau male. En effet, il était impressionnant, bien plus gros que Maia, plus puissant, plus en forme.

Yuki et Eika se regardèrent un instant et se mirent entre le loup dominant et Maia. Bien sur s'était de la folie, mais elles ne pouvaient rien faire d'autre pour la protéger.

Le loup les toisaient du regard, cruellement.

Yuki:-Sa sert à rien gros loup, on ne bougera pas. Tu ne t'en prendra pas à elle,c'est notre protégée, pas touche.

Le loup s'avança vers elle, et soudainement, il reprit forme humaine. Il alla jusqu'à un arbre où il récupéra son pantalon et s'en habilla lentement. Quand il eut finit, il tourna ses yeux couleur d'acier vers Maïa qui tremblait. Il passa sa main dans ses cheveux noir ébène et sourit légèrement, l'air amusé.

- Oh.

Sa voix grave résonna quelques secondes dans la forêt sombre et il s'adossa à un arbre. Il passa à côté d'Eika et Yuki, avant de se diriger vers Maïa. Il l'attrapa soudainement par l'oreille, et dans un couinement strident, elle s'allongea au sol. Il lui tapota rapidement la tête dans un geste supérieur et daigna enfin parler aux deux femmes.

- Votre protégée ?

Il se mit à rire un peu, s'installant sur le dos de Maïa qui n'osait pas se relever. Les yeux fermés par la peur, elle laissa celui qui l'avait dominé s'amuser avec elle.

- Elle n'a pas l'air d'avoir besoin d'être protégée. Vu avez vu ce qu'elle est ? C'est un loup. Elle sait se défendre naturellement. Et je suis sûr que, dans l'état où elle est, vous avez déjà eu affaire à elle.

Il remarqua avec un sourire de caïman qu'il avait touché dans le mille. Attrapant avec sa main la peau du cou de la louve, il la tira pour la faire se relever. Elle se dressa sur ses pattes, tandis qu'il était toujours sur son dos. Il était musclé et son air menaçant perdurait, même en tant qu'humain. Il descendit, content d'avoir montré qu'il pouvait la « dresser », et il attrapa son museau avant de la regarder dans les yeux, très proche de sa gueule. Même si elle aurait pu le mordre à n'importe quel moment, il n'avait pas peur. Maïa savait que si elle osait le toucher, il se transformerait et il serait sans pitié.

- Pourquoi est-ce que tu ne redeviens pas humaine ?

Il fronça les sourcils en prenant un air sérieux. Il l'examina longuement, vérifia ses yeux, sa langue et ses griffes. Finalement, il remarqua quelques cicatrices et, se tournant vers les deux femmes, il haussa un sourcil.

- Vous ne l'avez pas si bien protégée que ça.

Il caressa son museau et continua son examen.

Yuki baissa les yeux fautive. Elle s'en voulais.

Yuki:-C'est...ma faute sa...

L'homme:-Ta faute? Comment une humaine pourrais blesser un loup comme sa?

Yuki:-J'ai...été transformer en vampire....on sait affronté...j'avais perdu le contrôle de moi même...puis, grâce à un antidote, je suis redevenu moi...humaine. Mais je veux l'aider! L'aider à la protéger, pas que physiquement! Mais moralement aussi! Et c'est aussi ce que veux Eika, hein?

Eika acquiessa juste.

Yuki:-Mais t'es qui pour te permettre de dire ce genre de chose, de la soumettre comme sa?!

Il se mit à sourire. Il était une sorte de « mâle alpha », un chef de meute. C'était évident que Maïa se soumette. C'était naturel pour son instinct de loup d'être soumise à quelqu'un. Ils n'étaient pas les seuls hybrides. Mais, elle, elle était l'une des seules à ne pas savoir se contrôler. Au contraire de lui, qui avait pris possession de toutes ses capacités très jeune, elle n'avait encore rien découvert. Et c'est parce qu'elle avait semé le chaos dans la ville qu'il l'avait trouvée.

- Je me suis juste contenté de répondre à son appel. Rien de plus.

Il se tourna de plus belle vers Maïa et analysa chaque partie de son corps, en tirant des conclusions. Il vérifia chaque os, chaque muscle, et finalement, il s'agrippa à ses poils et se hissa sur son dos de plus belle. Il attrapa ses poils au niveau du cou, et, tapant légèrement le dos de Maïa, il l'invita à avancer. Ce qu'elle fit sans rechigner. Elle avança de quelques pas, crispée. Il descendit et, la fixant dans les yeux d'un air menaçant, il la força de nouveau à se coucher. Elle se tapit au sol, sans rien faire d'autre. Puis, il passa sa main sur les tatouages rouges de ses épaules, et il s'assit en face d'elle. Puis, sans la quitter des yeux, il inclina légèrement la tête, avant de marmonner.

- Pas bien épaisse, celle-là..

Il se tourna vers Yuki et Eika, avant d'hausser la voix pour qu'elles l'entendent.

- Elle mange, au moins ?

Eika:-Elle voulais pas manger tout à l'heure.

Yuki:-Mais j'ai réussi à lui faire avaler un morceau de sanglier. Sinon elle voulais rien avaler se laissant juste...

Eika:-Aller.

Yuki:-Je dirai même mourir moi.

Le jeune homme observais la louve d'un oeil expert.

Yuki:-Mais je me demandais, pourquoi elle n'arrive pas à reprendre sa forme humaine, d'habitude, au bout d'un moment, elle y parvint, mais suite à notre combat, elle n'y parvient plus, comment sa se fait, monsieur le véto.

Bien sur Yuki était sarcastique. Elle n'aimais en rien l'attitude du jeune homme, mais il semblais si connaitre, étant lui même un loup.

Il eut un léger rire moqueur face à l'expression irritée de Yuki. Il palpa les côtes de la louve et passa sa main sous son ventre. Elle arrondit le dos, rentrant le ventre, dans un réflexe animal.

- Tu m'as pourtant l'air bien remplie..

Il s'éloigna d'elle, cherchant quelque chose du regard. Se fiant à son flair, il se dirigea jusqu'aux carcasses que Maïa avait laissées plus tôt. Elle avait plutôt bien mangé, finalement. Une biche, quelques sangliers, mais avant tout.. il y avait un homme. Il fronça les sourcils, attrapa le fémur de l'homme dépecé et fit demi-tour, avant de retourner jusqu'à Maïa. Puis, quand il fut près d'elle, il frappa sa croupe avec l'os. Elle poussa un couinement strident avant de se mettre sur le dos, comme pour s'excuser. Il lui fit sentir l'objet, avant de lui frapper une des pattes arrières avec. Finalement, il le jeta au loin, et revint vers Maïa qui tremblait. Il attrapa son museau entre ses doigts et lui tira l'oreille.

- Pas les humains.

Maïa respirait difficilement, tandis qu'il bouchait ses voix nasale et fermait sa bouche. Seul un mince fil d'air parvenait jusqu'à ses poumons, et ce n'était pas suffisant pour respirer. Quand il la lâcha, elle sortit la langue et gémit quelques minutes. Il se tourna vers Yuki, avant de réfléchir en se frottant les mains.

- Je suppose qu'elle a joué avec le feu, « Madame la vampire ». Dans le monde des hybrides, on abuse pas de ce qu'on ne sait pas contrôler.

Il s'avança vers elle, avant de chercher un point sous sa gorge, passant ses doigts dans le poil. Quand il le sentit, il pinça, et Maïa couina dans un bruit métallique et désagréable.

- Ah. On dirait que c'est pas là.

Il chercha entre ses pattes avant, mais Maïa eut encore mal. Alors, il tâta le long de sa colonne, et dans grognement grave, son corps finit par rétrécir. Nue, humaine, elle commença à s'écrouler. Il l'attrapa par l'arrière du cou avant qu'elle ne tombe, et la porta jusqu'à un arbre dont il fouilla le tronc, et en sortit quelques vêtements. Il lui enfila un t-shirt et un short en jean, avant de la porter de plus belle.

- Bien. A partir de maintenant, je m'en occupe.

Il regarda son visage. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle ressemble à ça. Il l'avait imaginée.. autrement.

Eika qui était rester très silencieuse jusque là avança d'un pas en le menaçant de sa hache. Elle n'aurait pas le dessus face à un loup mais ça rester surement un démon comme un autre.

Eika: Minute alpha. Présente toi au moins.

Il eut un sourire supérieur, prouvant qu'il savait bien que même avec toute sa force la rouquine ne parviendrait pas à allez bien loin dans un combat contre lui.

Eika: J'en connais assez sur les loups, ennemis éternel des vampires pour savoir que leur fierté va au dela de leur loyauté. Si tu cherche vraiment à aider Maïa présente toi convenablement. Je ne t'empêcherais pas de t'occuper d'elle, je te l'aurait d'ailleurs surement demander mais je veux pouvoirs continuer à la suivre. J'ai dit que je l'aiderais...je veux au moins ne pas la laisser tomber entre les mains d'inconnus.

Il posa la tête de Maïa contra sa peau mate et leva les yeux vers Eika, qui, l'air menaçant, tenait sa hache en main. Bien sûr, en cas d'attaque, il était prêt à se transformer. Mais, il ne pouvait pas attaquer d'humain tant qu'on ne l'avait pas frappé. Il baissa ses yeux gris vers Maïa qui faisait visiblement un mauvais rêve.

- Je m'appelle Chayton. J'estime que c'est tout ce que vous deux avez à savoir sur moi.

Bien sûr, Eika avait raison. Il constata qu'elle connaissait les principes d'un loup, notamment « fierté avant loyauté ». Si un loup blessé, lors d'un voyage, gênait les autres, le mâle alpha avait pour devoir de mettre fin à ses jours. Il devait retirer le fardeau des épaules de la meute.

Mais, Maïa faisait actuellement partie de sa fierté. S'il était celui qui l'adaptait à sa meute, il serait respecté. Il avait besoin d'elle pour montrer sa puissance, et pour cela, il devait la « dresser ». Il était prêt à relever le défi, même après avoir entendu les échecs de certaines personnes qui avaient tenté leur chance.. comme le vieillard sans-abri qui l'avait recueillie. Mais ça avait mal fini pour lui.

Chayton salua sarcastiquement Eika et Yuki, et posant Maïa sur son épaule, il commença à avancer. Quelques pas plus loin, il attrapa un collier dans un tronc d'arbre et le mit à son cou, avant de le porter à sa bouche et de murmurer quelques mots en Lakota, une prière. Il était clairement visible qu'il était amérindien, en outre.

Yuki se tourna vers Eika, commençant à suivre tout de même le jeune homme:-On fait quoi? On le laisse faire?

Eika:-Il semble savoir ce qu'il fait.

Yuki:-Mais?

Eika:-Il m'énerve quelque peu.

Yuki:-On est deux...personnellement je te propose de le suivre.

Pendant qu'elle parlais, elle envoya un sms à Akuma.

"Désoler, il y a eut un problème urgent avec Maia, si tu veux, tu peux nous rejoindre, on est dans la forèt, sinon attend moi à la maison, demande la clé à l'appartement 12, bisou"

Chayton sentit les deux femmes dans son dos. Si elles avaient pensé le suivre sans qu'il ne remarque rien, elles le sous-estimaient grandement. Mais il les laissa le suivre. Peut-être s'inquiétaient-elles vraiment pour Maïa, après tout. Mais après avoir vécu tant de trahisons, il ne croyait pas un traître mot des paroles que les deux jeunes femmes avaient prononcées, comme quoi elles voulaient « aider » Maïa.

Il s'arrêta près d'un terrain où s'élevaient des chalets plus ou moins grands. Tous situés dans la plaine, ils n'étaient pas loin du ruisseau et c'était très pratique pour la vie « traditionnelle » des loups. Il vit quelques enfants hybrides regarder Maïa d'un air méfiant. Une nouvelle arrivante au sein de la meute, ça n'était pas tous les jours. Chayton choisissait. Un de ses amis hybride repérait les autres loups, et il choisissait celui qu'il voulait. Bien sûr, il ne le faisait pas souvent. Il devait donner à manger à tout le monde, et trop d'estomacs à nourrir causeraient la perte de la meute.

Il s'arrêta dans un chalet, et déposa Maïa sur une sorte de hamac en paille. Il plaça un attrape-rêves au dessus de sa tête et descendit les quelques marches de l'habitation. Il s'avança jusqu'au feu incroyablement ardent et haut, qui était entouré de quelques troncs d'arbre où s'asseoir. Il frappa dans ses mains, et son corps à moitié nu était éclairé par la seule lueur du feu, dans la nuit.

Il annonça le repas avec un air satisfait. Puis, il fit demi-tour, alla derrière son chalet et, soulevant deux cadavres d'animaux, il les déposa devant tout le monde. Faisant le chemin inverse, il réitéra l'opération avant de les présenter à tout le monde. Quatre gros cerfs. En tant que loups, ils auraient bien pu en manger un entier chacun. Mais cette nuit, ils partageraient. Sous forme humaine, c'était plus facile de les nourrir.

Il déclara à la meute que la nuit suivante serait la nuit « chasse libre ». Chacun irait dans la forêt et chasserait le gibier qu'il veut, sans passer par le chef de meute. Il n'aurait pas besoin de le partager et pourrait même se battre pour le garder pour lui seul. Mais, à l'aube venue, il n'auraient plus le droit de s'affronter et redeviendraient frères. Tout ceux qui failliraient à cette règle seraient tués.

Maïa ouvrit doucement les yeux. Elle se redressa, surprise par le feu qui crépitait à sa gauche. Elle regarda Chayton d'un œil effrayé, avant de le voir tourner sa tête vers elle. Elle tomba du hamac et recula sur le sol, se calant contre la barrière qui entourait la terrasse. Elle enfonça sa tête dans ses genoux, en position fœtale. Tout le monde la regardait, elle le sentait. Il s'accroupit devant elle et tira ses cheveux en arrière, la faisant presque pleurer de peur, et non de douleur.

- Chayton. Maintenant, regarde-moi.

Elle obéit. Même si elle avait envie de détourner le regard, elle se sentait obligée de le fixer. Il avait une forte emprise sur elle, une chose qu'elle ne pouvait ni nier, ni retenir. Elle comprit également que Chayton était son prénom. « Faucon », en Lakota. C'était joli et ça lui allait bien.

- Et baisse les yeux.

Elle obtempéra. Il la lâcha et se redressa, la soulevant par le dessous du bras et la tirant vers le feu. Il la poussa jusqu'au cerf qui avait cuit à la chaleur et, sévèrement, il lui ordonna :

- Mange.

Elle secoua la tête pour dire qu'elle ne voulait pas et il l'agenouilla devant le corps cuit de l'animal, avant de lui redire en criant presque. Il lui tint la tête pour l'empêcher de reculer. Elle trembla légèrement et, hésitante, elle mordit dans la chair tendre et en tira un morceau, qu'elle s'attela à mâcher. Il la regarda faire d'un air satisfait, presque doux. Puis, s'asseyant sur le tronc derrière lui, il ébouriffa doucement ses cheveux.

- C'est bien.

Elle ressuya une larme qui coulait sur sa joue, presque tétanisée. Elle ne savait pas où elle était et tout le monde attendait qu'elle ait fini de manger pour commencer. Quand elle s'arrêta, des enfants se jetèrent sur ce qu'elle avait laissé, soit les trois quarts de l'animal. Il l'attira en arrière et l'assit à côté de lui, avant de toucher son ventre.

- Il faut que tu grossisses. Tu n'es pas assez forte physiquement pour tenir ta forme de loup. Quant à ta force morale, n'en parlons pas.

Elle baissa doucement la tête.

- Je veux t'aider. Je sais ce que tu ressens, je sais que tu es seule. C'est pour cette raison que je t'ai choisie, parce que je sais que je te connais. Bientôt, tu pourras te contrôler. Quand tu ne seras plus un danger pour les humains, je te laisserai partir. Je te le promets.

Maïa acquiesça sans rien dire. Elle ne savait pas quoi en dire, à vrai dire.

- On commence demain, annonça-t-il en se levant. Soit prête à cinq heures. Si tu es en retard, je te forcerai à manger tout ce que je trouverais durant ton entrainement. Soit à l'heure si tu ne veux pas d'indigestion.

Il sourit et se leva pour aller parler à quelques personnes. Maïa découvrit qu'il parlait Lakota, une langue qu'elle connaissait mais dont elle ne comprenait rien. Puis, elle découvrit peu à peu que toutes les personnes présentes étaient comme elles. Noires ou blanches, petites ou grandes, jeunes ou âgées, elles étaient toutes hybrides et loup. Mais, malgré ceci, elle ne se sentait pas vraiment à sa place.

Quand l'heure de dormir fut venue, Chayton s'allongea sur le hamac où elle était plus tôt et lui indiqua son lit en le pointant du doigt. Puis, il se tourna, et s'endormit rapidement. Mais, elle n'avait pas de réveil. Comment était-elle censée se réveiller le jour venu ?

Yuki et Eika avais observer toute la scène, toute la soirée sans rien dire, mais elle n'en pensais pas moins.

Yuki à Eika:-C'est dégueulasse la manière dont il l'as traite.

Eika:-Mais il arrive la ou nous ont à échoué.

Yuki:-Sait pas difficile avec la force, regarde Kuyo, lui aussi peut nous faire faire des choses que personnes d'autre y arriverai. Il est l'alpha, se n'est pas comme si elle avais le choix.

Le silence tomba, et tous commençèrent à dormir. Yuki s'assit sur une branche épaisse:-On devrais dormir un peu aussi. On verra demain matin ce qu'il lui réserve, si sa me plais pas, pas de pitié.

Finalement, elles trouvèrent difficilement le sommeil, et le jours arriva.

Maïa se réveilla bien évidemment en retard. Il l'attendait depuis une dizaine de minutes sur le tronc où ils s'étaient assis la veille. Les bras croisés, il regardait sans cesse si elle arrivait. Elle sortit du chalet, la tête basse. Elle n'avait pas pu se réveiller à l'heure parce qu'elle n'avait pas eu de réveil. C'était un cauchemar qui lui avait fait ouvrir les yeux. Sans lui, elle serait encore en train de dormir.

Il lui jeta un regard dur et se leva brusquement, l'attrapant par le bras. Il serra si fort que ses articulations blanchirent, et que les yeux bleus de Maïa changèrent de forme à cause de la douleur. Quand il la lâcha, il fit quelques pas, et arrivé à l'orée de la forêt, il se retourna. Il lui ordonna de le suivre du regard et elle le fit, n'osant pas désobéir.

Après quelques minutes où ils avaient couru, Chayton s'arrêta. Maïa, essoufflée, arriva quelques minutes après lui, la main sur la cage thoracique.

- T'es lente.

Il n'était aucunement essoufflé et la regardait d'un air amusé. Enfin, il recula de quelques pas, appuya son dos à un arbre et lui jeta un regard défiant.

- Transforme-toi.

Elle essaya. Après quelques minutes de concentration, son corps n'était toujours pas changé. Elle releva les yeux vers Chayton d'un air crispé et désolé.

- J'y arrive pas..

Il sourit. Il s'y attendait. Après tout, elle n'avait jamais provoqué la transformation d'elle-même. Il attrapa un caillou au sol et visa son genou. Elle le reçut en plein sur la rotule, et dans un cri de douleur étouffé, elle tomba à quatre pattes. Haletante, elle constata que ça marchait. Elle saignait un petit peu, mais il la transformait. Quand elle se reçut un autre caillou dans l'épaule, son corps se changea, et Chayton, d'un sourire de caïman, enleva son collier et le mit dans le creux d'un arbre, avant de se transformer à son tour.

En quelques coups de patte, il coucha le loup incontrôlable qu'était devenue Maïa et, la dominant de sa hauteur, il grogna. Elle se recula en gémissant. Dans ces moments-là, son instinct de loup indépendant lui ordonnait de gagner sa fierté. Mais elle avait une intelligence, même animale, et elle savait que face à lui, elle ne pouvait pas bouger.

Se calmant, l'énorme loup ébène qu'était devenu Chayton se recula. Il fit demi-tour et invita Maïa à le suivre, avant de commencer à allonger ses foulées. Il se mit à trottiner, puis à courir, et enfin, il fut en mesure de connaitre la forme physique de Maïa : en loup, c'était différent. Elle était capable de courir à côté de lui.

Yuki et Eika avaient eut du mal à suivre, elle était humaine après tout. Mais elle y parvenais tout de même, il ne fallait juste pas que cela dure des heures.

Yuki à Eika:-Il est violent, mais sa semble marcher, elle semble bizarre plus libre alors qu'il la domine complètement.

Eika:-Effectivement.

Yuki:-Ils sont tout de même beau les deux, gracieux, souple, puissant, juste magnifique.

Eika:-A croire que tu les envies.

Yuki:-Un peu je doit l'avouer.Sa serai un pouvoir que j'aimerai avoir, malheureusement, on fait avec ce que l'on a. Accélérons le pas, on va les perdre.

Eika attrapa le bras de Yuki avec un sourire, la forçant se stopper et à arrêter de pister Maïa.

Yuki: Qu'est ce que tu fait on va les perdre.

Eika sourit: Je me posais la question depuis hier. Le loup m'énerve mais il gère très bien. Maïa est à sa place et il est le seul à pouvoir l'aider. Que ferions nous à sa place Yuki? Maïa se renferme sur elle même avec nos méthode, là...elle semble plus libre. Rien de tel qu'un loup pour apprivoiser un loup.

Yuki: Mais ses manières sont abusives.

Eika: Ce n'est pas la gentillesse ou la pitié qui réglera les problèmes de Maïa. Pour moi aussi au départ Henry a été horrible. J'ai faillit le tuer plusieurs fois et lui aussi et c'est lui qui a fait de moi une hunter comme celle d'aujourd'hui. Lui un vampire. L'aide que l'on cherche n'a pas toujours l'apparence que l'on pensait.

Yuki: Alors que fait on?

Eika: Si on veux vraiment aidé Maïa il faut le laisser faire. Mais je vais continuer à surveiller au cas ou.

Yuki:-Tu as surement raison...mais je me sent tellement inutile...

Eika:-Je me ressent aussi. Mais nous n'avons pas le choix.

Yuki:-Dans ce cas...que faisons nous? On reste pour observer encore un peu ou on les laisses pour aujourd'hui?

Eika:-Tu n'as pas un homme qui t'attend toi?

Yuki:-Si, mais...

Eika:-Voila.

Yuki:-Je ne me sent pas tranquille de la laisser ici aussi.