Différence

Maïa restait crispée devant le corps endormi de Kamui, absorbant doucement les mots prononcés par Serah. Elle la regarda partir d'un œil méfiant, hésitant même à la brûler vive tant qu'elle le pouvait, mais préféra attendre avant de tenter quoi que ce soit. Elle avait en général compris ce qu'elle lui avait dit, et même si elle n'avait pas envie d'y croire, une partie au fond d'elle voulait en savoir plus. Elle voulait approfondir les informations qu'elle venait d'obtenir, elle se sentait curieuse, et le sentiment amer qu'elle avait du fait de ne pas savoir la gênait étrangement.

Elle se posa alors aux côtés de Kamui, avisant la silhouette de Serah déjà bien éloignée, tout en sachant qu'elle ne resterait probablement pas bien loin pour observer et revenir si besoin. Elle patienta longuement pendant qu'il dormait, assez longtemps pour commencer à s'endormir elle-même. Elle sentit sa tête tomber en avant, se redressa, rouvrit les yeux et lutta pour rester éveillée. Mais au fur et à mesure que les minutes passaient, la bataille contre ses paupières se faisait plus compliquée, et elle devait forcer davantage sur sa vision pour ne pas la voir se noircir totalement. Au bout d'un moment, ne sachant même plus pourquoi elle résistait, elle se laissa aller au sommeil et tomba sur le côté. Sa joue heurta le sable chaud et celui-ci parsema ses cheveux, et elle finit par sombrer à son tour, abandonnant toute protection, laissant seulement son corps crépiter d'une chaleur singulière.

La chaleur fut peut être la seule raison pour laquelle il fut réveiller de son sommeil réparateur. Il ouvrit les yeux avec l'impression d'être écrasé par un poids suffoquant. Il lui fallut un certain temps pour comprendre qu'il avait perdu connaissance et s'était permis une sieste en plein désert. Lorsqu'il eut digérer complétement l'information, il se redressa et posa une main sur la pierre verte de son pendentif. Il avisa Maïa ensuite, encore surpris de ce qu'elle avait fait. Si il n'était pas réparer elle avait au moins renforcer le sceau et pas de toute sur le fait qu'elle serait capable d'en créer un nouveau. Il ressentait un énorme soulagement physique comme morale, le sceau le soutenait de nouveau un minimum à garder son pouvoir. Sa poitrine lui était bien moins douloureuse, d'ailleurs il lui fallut y penser pour s'en rendre compte.

Kamui regarda autour d'eux, le sable à la recherche de trace de pas qui témoignerait d'une quelconque visite. Même si Serah avait profiter de sa faiblesse, elle était une chasseuse avant tout et ne laisserait aucune trace de son passage. Mais Maïa dormait? Où bien Serah lui avait fait quelque chose? Peut être même Amarok. Ceci n'avait aucun sens puisque lui était toujours vivant mais il se leva pour allez vite s'accroupir auprès d'elle. Si par miracle elle pouvait se réveiller et se souvenir de tout...

Il posa une main sur son épaule et la secoua doucement. Espérant qu'elle se réveille, espérant aussi qu'elle se souvienne.

- "Allez lève toi...tu va cuir."

Maïa s'éveilla, clignant des yeux pour se réhabituer à la lumière du jour. Elle balaya tous les espoirs de Kamui d'un seul geste, s'écartant légèrement de lui pour garder une certaine distance entre eux. Elle se redressa, s'épousseta du sable qui la recouvrait et s'étira discrètement.

Elle tourna son regard vers Kamui, l'analysant de ses iris enflammés.

- On dirait plutôt que c'est toi qui va cuire. On devrait aller à un endroit plus frais, t'y serais mieux et ça ne me dérangera pas, contrairement à toi.

Elle ne lui laissa pas le choix et n'attendit aucune réponse, encore moins négative. Mais alors qu'elle allait commencer à marcher dans une direction inconnue comme elle l'avait si souvent fait auparavant, sans pourtant s'en rappeler, elle se tourna à moitié vers lui.

- Je me suis rappelée d'un truc, tout à l'heure.. enfin d'un nom, mentit-elle. Serah.. ça te dit quelque chose ?

Elle ravala sa salive. Un seul mot de travers de sa part et elle fuyait en courant. S'il l'attaquait, elle le cramait sans hésiter.

Ses oreilles se dressèrent discrètement sur son crâne au son désagréable de ce prénom. Maïa s'était rappeler du prénom de Serah, étrangement il était le seul prénom dont elle s'était souvenue. Ceci lui semblait bizarre, mais il avait au moins l'espérance que ses souvenirs lui reviennent vraiment.

- "Tu te souvient d'elle?"

Elle avait pourtant préciser se souvenir seulement d'un nom. Non elle ne devait certainement pas se souvenir de l'assassin et de toute manière il n'obtenue aucune réponse à sa question.

- "C'est une assassin à qui je rêve de faire la peau. Une elfe qui a essayer de te tuer et qui essaiera encore. C'est en partie de sa faute si tu a tout oublier, même si c'est un peu de la mienne aussi...Tu ne doit en aucun cas lui faire confiance. Si tu venait à la voir, une elfe portant une lance, fuis ou même si tu ne me fait pas confiance préviens moi. "

Maïa resta calme à l'extérieure, même si elle était perturbée. Alors il confirmait les paroles de Serah, mais d'un autre côté, il avait ses raisons pour vouloir la tuer. Et elle avait l'air d'avoir les siennes aussi. Elle était partagée, le cul entre deux chaises. Alors, elle tenta de se rappeler, inconsciemment, elle chercha au fond de son esprit des souvenirs pourtant oubliés, effacés. Elle voulut s'aider à faire son propre choix, et força sur sa mémoire jusqu'à ce que la douleur soit insupportable.

Elle manqua de s'écrouler. Elle n'y arrivait pas, peu importe combien Kamui voulait qu'elle se souvienne et combien ça lui crevait les yeux, elle ne pouvait rien y faire. Ce n'était pas elle qu'il voulait voir, mais quelqu'un d'autre, quelqu'un d'autre avec le même visage, le même corps qu'elle. Elle s'arrêta. Elle sentit brusquement les larmes lui monter aux yeux et les ferma soudainement pour les retenir. Qu'est-ce qui lui prenait ? Pourquoi est-ce qu'elle se sentait si faible ?

- Et moi, qu'est-ce que je suis ? Tu veux me tuer aussi ?

Sa question aurait rendu perplexe n'importe qui, si bien qu'elle-même s'arrêta. Elle ne comprenait pas ce qu'elle venait de dire, enfin pas totalement, elle devenait folle, sûrement. Elle baissa les yeux sur le sable, l'envie de s'enfuir lui tordant l'estomac. Fuir ? Pourquoi fuir ? Elle n'était pas comme ça. Elle n'était pas une proie. Elle pouvait se défendre, elle ne devait pas fuir. Il ne fallait même pas y penser.

Kamui s'arrêta et la fixa. Qu'est ce qu'elle était? Concrètement ou pour lui? Lui même ne s'était jamais vraiment poser la question. Il ignorait qu'elle genre de réponse il pouvait lui apporter. Alors il répondit le plus franchement possible.

- "Qu'est ce que tu est hein? A toi de choisir. Tu peut être celle dont je me rappelle ou faire ton propre choix. Tu a tout pour un nouveau départ après tout...toutes les cartes sont entre tes mains. Je peut toujours essayer de t'aider à te souvenir, mais je ne peut pas t'y forcer si ce n'est pas ce que tu veux. Mais pour moi tu est toujours la même..."

Il n'avait pas répondu à sa question. Mais il savait au moins qu'il pouvait dire qu'elle était la seule personne qui l'avait rendu capable d'affiler deux phrases de suite. Il était devenu bien bavard.

- "Je n'ai pas l'intention de te tuer, je ne me le pardonnerais pas. D'ailleurs...pour ça je te remercie pour le sceau. Mais comment tu savait que tu en était capable?"

Maïa eut envie de lui lancer un « menteur » au visage, mais se retint de justesse. Elle était ce qu'elle voulait être ? Pour lui, elle était toujours la même ? Il mentait. Elle le sentait. Il l'avait considérée depuis le début comme une fausse, il avait plusieurs fois hésité à la laisser derrière et à l'abandonner, sans aucun doute. Rien ne lui assurait qu'un beau matin, quand elle ouvrirait les yeux, il serait toujours avec elle. Peut-être même qu'il n'attendrait même pas qu'elle soit endormie pour partir. Elle se ressaisit rapidement pour l'écouter continuer de parler.

- J'en sais rien. Je l'ai juste fait.

Elle baissa ses yeux sur la marque rouge dans sa main, elle ne savait pas exactement depuis quand elle avait ce pouvoir, mais pour elle, c'était inné. Elle savait faire des choses que les autres ne pouvaient pas faire, et elle ne savait en aucun cas comment elle le faisait. Elle y était juste habituée.

Elle continuait de réfléchir et de marcher en même temps, ne regardant même pas où elle allait, concentrée sur sa paume, quand elle se sentit chavirer. Elle s'écrasa sur le sable, croyant qu'elle avait trébuché, et tenta de s'appuyer sur ses deux bras pour se redresser, quand une violente douleur à la tête la paralysa toute entière. Son front se colla brusquement contre le sol, et elle passa ses mains dans ses cheveux pour calmer son mal de tête. Elle avait l'impression que quelqu'un s'amusait à lui briser le crâne à petits coups, tout doucement, et elle ressentait de plus en plus ce frappement étrange qui lui provoquait des spasmes.

Quelques minutes s'écoulèrent pour qu'enfin tout se stoppe. Maïa resta recroquevillée face au sol, puis se redressa doucement. Elle avisa ses mains, ses bras, puis ses jambes repliées sous elle. Elle leva ses yeux vers le paysage, confuse et perdue, avisa l'horizon, puis, soudainement, elle se retourna. Alors, elle vit Kamui, elle resta sans bouger, pétrifiée. Tremblante, elle s'appuya au sol pour se relever, cherchant à s'approcher.

- Kamui.. ? Je suis..

Elle tomba à genoux, trop faible pour se lever. Sa tête bascula légèrement, elle se rassit sur ses talons, les jambes épuisées. Elle ne savait pas comment elle était arrivée là, il y avait un gros trou dans sa mémoire, mais elle s'en fichait.

- Je suis vivante.. ?

Et alors qu'elle allait tenter de se relever pour le prendre dans ses bras, ses yeux se fermèrent lentement et tout son corps bascula sur le côté. Sa joue heurta le sable et elle s'endormit, inconsciente.

Durant tout le temps où Maïa s'était tordu sur le sol le crâne entre ses mains, Kamui avait regarder impuissant tentant de la soutenir aussi bien physiquement que moralement. Il avait même était jusqu'à regarder discrètement dans son dos si l'étrange marque noire observer trois jours plus tôt n'était pas revenu, si les effets du Graal n'était pas de retour lui aussi. Lorsqu'enfin son état ce calma, le kitsune s'éloigna légèrement, désirant la laisser respirer et ne pas être trop imposant pour la personne qu'elle était.

Seulement lorsqu'elle se releva Kamui senti quelque chose de différent en elle. Plus encore lorsqu'elle se tourna ver lui. Les yeux fixé dans les siens, il attendis plein d'espoir qu'elle articule des mots rassurant. Chose qu'elle fit juste avant de perdre connaissance de nouveau. Il s'approcha d'elle de nouveau aussi vite qu'il s'en était éloigner plus tôt, la souleva légèrement du sol une main derrière sa tête et la secouant doucement.

- "Maïa?! Maïa?!"

Hurler ne servait à rien. Il se fit lui même penser à un enfant qui réclamait une personne. A l'enfant qui avait secouer sa mère quand il l'avait vu tomber. Même si la nuit tomber, le désert rester chaud et dangereux et s'y être assoupis une fois avait déjà était une erreur. Il réussi à amener Maïa jusqu'au renfoncement d'une dune, consolider par un minimum de roche. Il avait poser sa tête sur sa queue de renard à la fourrure douillette et l'avait couverte de son haori, attendant impatiemment et plein d'espoir son réveil. Ce même réveil qui l'inquiétait autant qui le rendait impatient. Allait elle e souvenir de lui où redevenir cette nouvelle Maïa qui reprenait tout de zero?

Maïa s'éveilla en plissant les yeux, se redressant avec lenteur. Ses yeux se posèrent sur le paysage, elle parut un moment confuse, se frotta le front et fronça les sourcils. Elle se tourna vers Kamui, s'attendant inconsciemment à le trouver à ses côtés, et en fut étrangement rassurée.

Il y avait un léger trou dans sa mémoire, probablement avait-elle perdu connaissance. Elle se souvenait d'avoir eu très mal, puis plus rien. Le reste, c'était vide. Alors elle en conclut qu'elle s'était évanouie, tout bêtement, sûrement à cause de son mal de tête.

- Hey.. on est où ?

Elle devinait un peu la réponse, le paysage n'était pas vraiment banal. Ils étaient dans le désert, bien sûr, mais à combien de mètres ou de kilomètres d'où ils se trouvaient avant ? Kamui l'avait trainée jusqu'ici dans son état ?

Elle ne se souvenait pas. C'était l'impression qu'elle lui donner. En se réveillant elle était redevenu la nouvelle Maïa que Kamui ne connaissait pas et devait apprendre à connaître. Il ne pouvait pas nier le fait qu'il était extrêmement déçu. Au fond, il espérer et s'était attendu à retrouver la Maïa qu'il connaissait quand cette dernière se réveillerait. Lorsqu'elle lui adressa la parole, il compris qu'il n'avait eut que des faux espoirs et soupira en cachant difficilement sa déception.

- "Hey? Je m'appel Kamui tu le sais non? On est toujours dans le désert et j'ai dû nous y enfoncer encore plus c'est certain. Mais la nuit tombe et il hors de question de dormir sans être au moins cacher et abritait par les dunes."

Avoir perdu connaissance et piquer un somme en plein désert, en pleine chaleur avait déjà été trop dangereux. Il pouvait s'estimer heureux que rien ne leur soient arriver durant ce moment et qu'il n'est pas griller sur place. Mais le fait d'avoir retrouver le temps de quelques secondes la Maïa qu'il connaissait le laisser perplexe et le perdit dans ses pensées plusieurs fois. La nuit était définitivement tomber qu'il y penser encore et toujours. Le haut du kimono était tomber à cause de la chaleur même nocturne de ce lieux qu'il ne supporter plus. Il pouvait créer de la glace mais n'était pas capable de se rafraichir ou de faire apparaître le moins glaçon pour pouvoir boire. De toute manière, il préférer éviter d'utiliser ses pouvoirs.

- "Qu'est ce qui t'es arriver tout à l'heure? Tu était...différente."

Maïa sembla un peu confuse, elle ne savait pas exactement comment le prendre, ni ce que Kamui essayait de lui dire. Elle se mit à réfléchir, cherchant à se souvenir d'un moment où elle aurait été différente, peut-être mal ou changée. Même si elle avait étrangement du mal à trouver comment elle était à l'origine, elle ne voyait aucun changement dans son comportement qui aurait pu l'intriguer.

- Différente... comment ça ?

En croisant son regard, elle sut que quelque chose s'était passé. Quelque chose qu'elle ne savait pas, pour une raison qu'elle ignorait totalement. Elle se fichait de ce qu'elle était au final : elle n'avait pas envie de savoir ce qu'elle avait soit disant fait dans son ancienne vie, puisqu'elle ne croyait pas en avoir eu une. Elle pensait qu'elle s'était éveillée, par un moyen ou un autre, au milieu des cendres, et qu'à peine avait-elle ouvert les yeux que le savoir s'était déjà offert à elle. Elle savait parler, marcher, réfléchir et assimiler. Elle connaissait les choses, les mots, les sensations et les sentiments. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle était certaine qu'il n'y avait aucune explication, tout comme le fait qu'elle ait un pouvoir étrange.

Elle n'avait pas l'intention de chercher à recouvrer les souvenirs que Kamui assurait qu'elle avait oubliés. Elle ne le croyait pas, même s'il n'avait pas l'air de mentir, mais quelque chose clochait dans ses mots. Et elle n'avait pas l'intention de creuser plus loin, c'était trop fatiguant et agaçant.

- Enfin, oublie. Quoi que j'ai pu faire, ça ne se reproduira plus.

Ceci ne se reproduirait plus. Kamui avait l'impression d'entendre "je ferais tout pour que ça ne se reproduise pas", et inutile de préciser que ça ne lui plaisait pas du tout. La Maïa qu'était la jeune femme devant lui donner l'impression de ne pas chercher à faire d'effort pour se rappeler. Pourtant il savait que si elle avait eu ce malaise, c'est qu'au fond elle avait chercher dans ses pensées des souvenirs enfouis. Il était juste déçu du résultat et d'entendre que ça ne se reproduirait plus. Lui ferais tout pour que ça se reproduise. Il répondit à Maïa en hochant les épaules et se frottant un peu le dos contre la dune dur pour chercher un peu de confort.

- "Dort."

Il redevenait froid sans vraiment s'en rendre compte. Au final, même accompagner il retrouver doucement sa solitude habituelle. Si Maïa ne redevenait pas celle qu'il avait connus, c'était peut être le signe qu'il ne devait plus l'impliquer dans sa vie. Mais il ne pouvait pas nier le fait d'avoir besoin d'elle pour le sceau. Il tiendrait quelques jours peut êtres beaucoup moins même et aurait besoin d'être consolider à nouveau. Il soupira en tournant la tête vers elle et l'observa silencieusement les lèvres pincer un moment. Il n'avait pas le droit d'être désagréable avec elle, de toute manière il n'y arriver pas vraiment.

- "Couvre toi...même si pour moi c'est encore insupportable la chaleur diminue beaucoup la nuit dans le désert."

Maïa sentait évidemment que Kamui n'était pas vraiment enchanté à l'idée de lui servir de baby-sitter. Elle écouta attentivement jusqu'à ce qu'il ait fini de parler et attendit plusieurs secondes, un peu confuse.

- Mon corps est un chauffage ambulant, au cas-où t'aurais oublié.

Elle s'allongea alors un peu plus loin, enfonçant son corps frêle dans le sable. Elle y déposa sa tête et ferma les yeux, cherchant à trouver le sommeil. De longues minutes s'écoulèrent dans le silence de la nuit, mais elle fut totalement incapable de s'endormir. Elle ne bougea pas, trop effrayée de perturber Kamui si elle faisait un simple mouvement. Elle ouvrit les yeux brusquement, et eut à peine le temps de voir le dard empoisonné d'un scorpion qu'elle l'enflammait déjà par réflexe. L'insecte se rétracta sur le champ, lentement consumé par la flamme dorée qui brillait. Toujours sans bouger, le souffle tout de même rapide. Le danger complètement réduit en cendre, elle put retrouver un peu de calme.

Elle crut pouvoir s'endormir mais une légère douleur l'en empêcha. Sa tête lui faisait encore mal. Elle avait l'impression que quelqu'un essayait de prendre le contrôle de son cerveau, c'était horrible. Elle oublia totalement la partie de son corps qui la faisait souffrir et enfonça ses doigts dans le sable. Elle venait juste de commencer à vivre.. hors de question de céder sa place à qui que ce soit, pas même à son autre « elle ».

Le kitsune ne parvenait pas à fermer l'œil. Si Maïa rester tel qu'elle était qu'allait il faire? Il n'allait pas rester éternellement avec elle mais d'un autre côté il ne se voyait pas abandonner la Maïa qu'il avait connus. Il sursauta bêtement lorsque le scorpion flamba. Ce qui n'améliora pas son humeur. Être surpris par quelque chose de si bête alors que la chaleur lui faisait plus peur qu'un simple scorpion. A la manière où Maïa s'était positionner après ça, les doigts enfoncer dans le sable, il compris qu'elle luttait pour ne pas se laisser allez au passer. Et bien sûr, ce fut trop énervant pour lui pour qu'il reste silencieux.

- "Pourquoi tu résiste autant? Tu ne veux pas te souvenir?"

Il avait envie de lui dire directement que ce comportement l'énerver. Mais il ne pouvait pas se le permettre, ça n'était en réalité qu'une réaction égoïste. Il soupira et se repris aussi rapidement qu'il s'était lâcher.

- "Oublie ça. Tu fait ce que tu veux c'est ce que j'avais dit après tout."

Maïa implosa mais resta silencieuse. Le ton qu'il prenait prouvait bien qu'il se fichait d'elle, d'une certaine manière. Elle se leva lentement, irritée et blessée. Dressée sur ses jambes, piétinant les cendres du misérable scorpion sous son pied.

- Tu comprends pas, pas vrai ? T'as de toute façon pas envie de comprendre. Tu veux même pas imaginer que je puisse avoir envie de vivre, moi aussi. Si cette fille revient, c'est moi qui pars, et j'abandonnerai ma vie pour rien au monde, pas même toi, qui que tu puisses être pour elle. Je me fiche de ce que tu penses et de ce que tu veux de moi, je m'en tape complètement. Tu la reverras pas, fous le toi dans le crâne une bonne fois pour toute. Si t'es pas capable de la laisser partir, tu vaux pas mieux que ton frère.

Elle tourna les talons pour partir, fit quelques pas, et s'arrêta brusquement. Elle venait juste de comprendre. Elle lâcha un « merde » en baissant la tête, la rentrant dans ses épaules. Elle avait envie de pleurer, sérieusement. Elle venait juste de commencer à vivre. Elle ne voulait pas mourir déjà, pas encore, pas maintenant. Elle avait encore tellement de choses à voir et à expérimenter.

De quel frère parlait-elle, au juste ? Elle savait brièvement, mais les mots étaient justes sortis par automatisme. Elle n'avait pas envie de savoir, mais son cerveau la forçait à chercher, c'était comme se dire de ne pas penser à un serpent. Elle finirait obligatoirement par y penser.. et ça la tuait de l'intérieur. Au fur et à mesure que ses souvenirs revenaient, elle se voyait mourir. Et le pire, c'était que ce n'était même pas ses souvenirs, mais ceux d'une pauvre fille qui ne cessait de lui pourrir la vie. Elle eut envie de l'insulter de tous les noms, de s'insulter de tous les noms, au final.

Les poings serrés et les bras crispés le long de son corps, si elle avait eu l'ancienne Maïa en face d'elle, elle l'aurait tuée sans hésiter une seconde. Elle voulait juste vivre, c'était son tour. Pourquoi donc ne voulait-elle pas la laisser prendre ce qui lui revenait de droit ? Qu'est-ce qui pouvait bien la motiver ainsi à démonter sa nouvelle existence brique par brique ?

Une nouvelle fois, qu'elle soit celle qu'il est connu ou non Maïa attaquer avec les mots et Kamui dû se retenir de dire quoi que se soit. Il lui lança seulement un regard froid et meurtrier, plus qu'il n'aurait put l'imaginer puisqu'il entendit son sceau craquer sous les émotions, lui rappelant qu'il devait rester maître de lui même. Mais elle lui confirmer qu'il ne reverrais jamais Maïa, du moins qu'elle allait tout faire pour. Et encore cette référence à son frère. Cette personne qu'il avait tuer avec plus de regret qu'il ne l'avait laisser paraître.

Il se leva et s'éloigna un peu, voulant se calmer avant de détruire le sceau tout juste consolider. A peine éloigner de quelques mètres, il soupira et se laissa tomber dans le creux d'une dune. Pourquoi chercher t'il tellement à retrouver Maïa? Il n'était pas du genre à courir derrière les gens. Il se posait la question inutilement, connaissant très bien la réponse. Mais cette Maïa si aussi avait le droit de vivre. Il se considéré déjà comme un assassin, mais il lui restait une part de conscience humaine au fond de lui qui lui disait que cette jeune femme aussi avait droit à sa chance.

Serah les surveiller encore et toujours attendant le bon moment. Autant dire que dés lors qu'ils eurent l'idée de s'éloigner l'un de l'autre quelques minutes, elle en profita pour rejoindre Maïa. Elle arriva devant elle, se retenant difficilement de sourire fièrement.

Serah: Il veux ta mort, tu me crois maintenant?

Maïa leva la tête brusquement, surprise mais Serah continua.

Serah: L'autre femme qu'il a connu à ta place lui manque. Tu l'a compris non? Je t'ai dit que j'étais de ton côté, moi je peut t'aider à vivre. C'est bien ça que tu veux? Collaborons ensemble comme avant, à moins qu'il t'en faut plus pour comprendre que c'est un monstre? Il te tuera avant que tu n'est eu l'idée de fuir. Agis si tu veux vivre.

Maïa avait regardé Kamui s'éloigner d'un air irrité, jusqu'à ce que Serah n'intervienne. Elle l'écouta en se retenant de la couper dans sa lancée. Depuis que Kamui l'avait mise en garde, et sans raison vraiment satisfaisante, tous les mots qui sortaient de sa bouche sonnaient comme de vulgaires mensonges. De plus, ce n'était pas parce qu'elle s'était un peu disputée avec lui qu'elle voulait en faire son ennemi, bien au contraire. Elle se rendait compte petit à petit qu'il était très certainement son seul allié.

- Et quoi si elle lui manque ? Il va survivre. Je vis très bien sans ton aide. Le seul monstre que je vois ici, c'est toi, la personne qui essaie de me retourner le cerveau et peut-être de me tuer.

Elle sentit sa main la picoter étrangement, ça lui arrivait souvent quand elle s'énervait. La racine de ses cheveux se mit à brunir, et un sourire moqueur étira ses lèvres.

- Tu penses que je suis stupide ?

Elle avisa la main gantée de Serah. Elle gardait depuis plusieurs minutes déjà une distance de sécurité entre elles et elle était prête à « commencer le barbecue ». Elle hésita un instant à appeler Kamui, mais vu l'état dans lequel il était, ce n'était pas vraiment le moment. Ses yeux brûlaient de méfiance et d'une haine qu'elle ne comprenait pas. Elle se sentait submergée, elle avait comme la tête sous l'eau. Son cœur battait dans ses tempes et tous ses sens étaient en feu, elle ressentait une sorte de bourdonnement dans toute la tête. Est-ce que l'autre essayait encore de prendre le dessus ? Est-ce qu'elle devait la laisser faire ? Est-ce que Kamui serait plus heureux si c'était ce qu'elle décidait ?

Et enfin, est-ce qu'elle serait toujours consciente, elle, une fois que l'autre aurait récupéré son corps ?

Kamui s'était éloigner mais son instinct n'avait jamais était si présent. Il sentait la pression monter dans sa poitrine lorsque le vent lui apporta l'odeur désagréable de Serah. Ne pas utiliser son pouvoir, rester à l'écart et éloigner Maïa. C'est tous ce qu'il s'était mit à l'esprit en rejoignant Maïa. Serah devait craindre le pouvoir qu'il lui avait laisser observer lorsqu'il avait tuer son propre frère, mais elle devait aussi savoir que lui aussi, craignait son propre pouvoir. Il ne pouvait pas l'utiliser sans risquer de briser définitivement le sceau, risquer de blesser Maïa ou risquer de mourir. En temps normal, il aurait mieux valut pour lui éviter Serah, mais la situation actuelle ne le lui permettait pas.

Il rejoignit Maïa, fixant celle qu'il avait senti d'un regard froid.

- " Eloigne toi d'elle Maïa. "

Il avait bien conscience que Maïa risquer de lui faire une nouvelle scène pour l'empêcher de se battre, de l'avoir protéger à nouveau, de l'avoir trop couvé peut être même. Mais il l'avait perdu une fois à cause de Serah, hors de question que ça recommence. Même renforcer il se méfier du sceau trop fragile et de la fourberie de Serah, il espérait au moins pouvoir compter sur le fait que Serah le craignait un minimum.

- "Et toi éloigne d'elle. Tu sais que je ne plaisanterais pas."

Serah s'éloigna en un bond avec un sourire amuser. Elle préférer garder ses distances et etre prete à fuir au moindre problème. Elle pouvait dire adieux à la carte de Maia, bien que différente elle se méfier encore d'elle et était loin de la rejoindre. Tan pis. Elle préférer travailler solo de toute manière et était curieuse de voir si la jeune femme était prete à redevenir aussi proche avec Kamui.

Serah: Et bien et bien, calme toi un peu ou tu va claquer. Meme toi possesseur de ce pouvoir à tes limites, surtout quand le pouvoir en question et plus puissant que toi. Alors vas y attaque qu'est ce que tu attend?

Avec Maia à coté, Serah était quasiment certaine qu'il ne prendrait pas le risque d'attaquer Maia.

Serah: Tu pourrais me tuer comme tu a tuer ton pauvre frère. Tu sais que tu m'a rendu un sacré service, je ne savais pas comment m'en débarrasser et au moins j'ai vu ton pouvoir à l'oeuvre. Mais avec un pouvoir pareil, tu n'a meme pas était capable de protéger une simple femme.

Tous ce qu'elle disait, elle le faisait pour le provoquer mais pourtant tout était vrai. Et ça avait l'air de marcher, Kamui marcher dans son jeu, tombant dans son piège la tête la première en en étant complétement conscient. Il sentait d'ailleurs sa poitrine se serrer et devenir douloureuse, le sceau chauffer anormalement alors qu'il contenait un pouvoir gelé. Il ne pouvait pas rester sans bouger devant Serah. Il lui en voulait et ne pouvait pas ce le cacher. Mais il ne pouvait pas non plus être certain de garder sa propre conscience, ou même de ne pas mourir.

Kamui sourit sadiquement, il n'était de toute évidence pas entièrement maître de lui même. Avançant lentement vers Serah, il prenait un malin plaisir à la voir reculer légèrement à chacun de ses pas. Lui qui avait toujours détester ressentir la crainte des autres envers lui se languissait de cette sensation. Au point de faire ce qu'il devrait éviter de faire, laisser son pouvoir briser peu à peu le sceau. Faisant sentir à l'elfe la puissance qu'il contenait encore.

- "Tu parle beaucoup pour quelqu'un qui recule. Allez utilise donc le Graal sur moi, si seulement tu ose me toucher, m'approcher."

Maïa, en le voyant changer littéralement, eut un indescriptible frisson. Mais en le voyant avancer et sans qu'elle ne comprenne pourquoi, elle s'opposa à lui, se dressant entre son corps et celui de Serah pour faire barrière.

- Hey.. ça suffit. T'agis comme un idiot, là.

Elle savait, sans même chercher à deviner comment, ce qui allait se passer si Serah le touchait avec cette main dont elle était tant fière. Il fallait qu'elle évite ça à tout prix, ça ne faisait absolument aucun doute. Elle se rappelait de la sensation dans son dos, de la douleur, mais c'était tout ce qu'elle parvenait à ressentir. Juste de la douleur. Elle n'avait aucun souvenir heureux ni même un peu agréable. Elle avait juste mal de se rappeler. Elle s'approcha sans attendre qu'il s'énerve davantage et le poussa en arrière pour l'éloigner de Serah.

- On s'en va, calme toi. Je vais m'occuper du collier, d'accord ? Tout va bien.

La durée du sceau qu'elle avait faiblement réparé était plus courte que ce qu'elle avait estimé. Elle ne voyait aucune autre explication. Elle espérait avant tout qu'il ne se brise pas avant qu'elle ne puisse même y porter la main.

Partir? Alors qu'il avait l'occasion d'éliminer un problème? De se venger? De venger Maïa? C'était hors de question. Le Graal de Serah ne lui faisait pas peur, il s' avait qu'elle n'aurait pas le courage d'approcher. Et si jamais il s' était tromper, il lui suffisait de dégager toute son énergie. l'assassin serait broyer avant d'avoir put le toucher. Et dans tout les cas, même si il devait être touché, qu'elle importance avait sa vie?

Kamui n'avait plus la même perception du danger. Il ne voyait plus si bien les contraintes de son pouvoir. Il avait beau serrer sa poitrine entre ses doigts il ne se rendait plus compte de ses propres faiblesses. Il était aveuglé par la colère, l'appel du sang, comme il l'avait déjà si souvent était. C'est en bousculant Maïa qui tenta de le retenir qu'il retrouva un semblant de raison.

Il allait la mettre en danger une fois de plus. Que lui meurt n'était pas le problème, mais Maïa. .. Il parvint alors à ce calmer légèrement et profita du retour de sa raison pour relever la jeune femme et s' enfuir avec. Quasiment sûr que Serah ne suivrait pas.

Serah resta le temps de quelques seconde figé à ses propres frissons. Ce pouvoir avait quelque chose de terrifiant et de sadiquement agréable. Sentir autant de force d'une personne qui pouvait apporter autant de peur. L'elfe rêver encore d'être cette personne et le Graal la mettait sur la bonne voie, moins dangereux que le terrifiant pouvoir de Kamui...

Mais il était parti?! D'habitude, c'était elle qui fuyait. En sentant le danger si proche, en ayant vu de quoi il était capable, elle aurait dû les laisser fuir mais...c'est elle qu'on fuyait. C'était trop bon pour faire demis tour. Elle retira son gants en le tirant avec les dents blanches qui dessinait son sadique sourire et se mit à les suivre avec une certaine distance. Kamui ne supporter plus son pouvoir. En l'énervant un maximum, elle avait une chance de s'en débarrasser. S'en prendre de nouveau à Maïa serait la meilleure solution. Mais elle devait éviter de finir comme le frère du kitsune.

Maïa se faisait malmener depuis trop longtemps pour continuer à le supporter sans rien dire. Kamui la menait comme un pantin à travers le désert, elle avait l'impression que ses jambes allaient lâcher, mais elle ne pouvait pas les laisser chanceler, sous peine de tombée et ensuite d'être trainée dans le sable. Il n'était plus maître de lui-même et elle le voyait parfaitement. N'importe qui aurait pu le voir, même un idiot.

Elle s'arrangea pour marcher plus vite que lui pendant deux pas, y mettant toute sa force, puis elle passa devant lui pour le regarder face à face. Elle l'obligea donc à s'arrêter, même s'il n'avait pas vraiment l'air ravi. Elle vit la silhouette de Serah un peu plus loin, il fallait qu'elle fasse vite.

- Calme toi et ne bouge pas.

Elle attrapa le sceau entre ses doigts, respira à fond et ferma les yeux. Est-ce qu'au moins il lui restait assez d'énergie pour le faire ? Kamui ne l'avait pas vraiment ménagée. Elle se força à ne plus y penser et sentit la matière s'amollir sous la chaleur brûlante de ses mains. Elle remodela le tout, lui redonna un aspect plus solide, et surtout, elle renforça le pouvoir du collier avec le sien autant qu'elle put. Une goutte de sueur coula le long de sa nuque, sur sa peau qui ne ressentait pourtant pas la chaleur du désert et qui ne transpirait plus depuis longtemps. Elle continua à « approvisionner » le sceau, ignorant la douleur lancinante qui commençait à lui marteler l'arrière du crâne. Alors, les paupières closes, elle commença à avoir des flashs, des images qui sortaient de nulle part. Elle vit le train de la gare chuter dans le gouffre, emportant les innocents civils avec lui, elle revécut la chute de l'immeuble en ruine, le couteau se plantant tout près de son œil, le petit garçon coincé sous le rocher. Elle poussa un léger gémissement, quand l'image d'un enfant gravement blessé lui vint à l'esprit, et elle ressentit alors tout de suite un sentiment différent de la peur qu'elle avait l'habitude d'éprouver face à ces souvenirs : la culpabilité.

Elle ouvrit brusquement les yeux et lâcha le collier. La douleur s'envola progressivement, ne lui laissant que la sensation d'avoir la tête sous l'eau. Elle mit un moment à recouvrer ses sens, puis elle cligna des yeux pour ajuster sa vue au corps de Serah qui continuait de s'approcher. Elle avait l'impression qu'elle venait juste de mourir. Pourquoi est-ce qu'elle avait le sentiment de voir le monde différemment ?

- ..ça va mieux ?

Elle demandait, mais elle était celle qui n'allait pas bien. Elle avait envie de pleurer, elle savait ce qu'il se passait. L'autre, encore. Elle avait envie de l'insulter, de la traiter de tous les noms. Elle essayait de lui prendre sa vie.. et elle y parvenait petit à petit.